On n'en a pas encore fini d'en découdre avec le professionnalisme de dessous de table du football, que les autres sports collectifs installent, de fait, un professionnalisme de surenchère. Pourquoi Moëz Idriss a-t-il suspendu, ces derniers jours, toute son équipe de handball et, en plus, la plupart des professionnels ? A cause de la surenchère, justement. Des joueurs qui n'ont rien de phénoménal sont convoqués, à la faveur des lubies de M. Hassanafendic en Equipe nationale, de surcroît, pour des apparitions éparses et épisodiques, et voilà qu'ils attrapent la grosse tête et reviennent (re) monnayer leur « talent » à Sousse. A-t-on idée de remettre en question, avant échéance, les accords passés avec le club ? Et encore, les contrats professionnels (les contrats-type, cela s'entend), les textes, les contours institutionnels régissant ce régime entre employés (footballeurs) et clubs (déguisés en employeurs) ne reflètent pas la réalité et occultent assez souvent les montants réels. Sinon, nous savons tous que la fourchette tourne autour des 3 mille dinars en moyenne par mois, pour les joueurs de pacotille, un peu plus pour ceux qui sont « bons » et à coups de centaines de milliers par an pour les vedettes, et par les temps qui courent, les vedettes, il n'y a que cela ! Et, d'ailleurs, combien de clubs peuvent-ils assumer « ce professionnalisme » dont le formalisme textuel - du reste compliqué - reste lettre morte, puisque c'est la loi des parties qui prime ? Soit. A la limite, ce pourrait être concevable puisque le football génère des fonds, des recettes, du sponsoring. Mais, que rapporte le handball ? Et que rapporte le volley-ball ? Et par quel phénomène, des joueurs de handball ou de volley-ball sont-ils surpayés, provoquant ces déficits chroniques de leurs sections ? Il y a, en sport, des normes éthiques, une pudeur et un cadre convivial à préserver. Sans verser dans les préceptes béats de M. De Coubertin, le pouvoir de l'argent pourrit le sport. Et ce qui est pire, c'est que nos mœurs sportives en prennent un mauvais pli. Au point qu'un Guidara qui n'arriverait pas à la cheville d'un Besbès, ou d'un Hdhili, met en boule un club qui investit en lui, pour retourner chez un autre qu'il avait pourtant dénigré au moment de le quitter... Parce que, dit-on, c'est « le meilleur passeur » du pays. Des passes trop, trop chères, en somme... Et, d'ailleurs, pourquoi n'a-t-il pas fait long feu en France ?