Drôle de situation. Car, la CPG, n'a produit que 604.000 tonnes au terme du premier trimestre 2015, soit une baisse de 39% par rapport aux trois premiers mois de l'année 2014, dont la production globale n'a pas franchi le seuil de 4 millions de tonnes. Le blocage de la production du phosphate continue. Entre temps, la Tunisie se trouve écartée du Top 5 des producteurs mondiaux du phosphate. Entre temps, on apprend que l'un des anciens principaux concurrents de la CPG, l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) en l'occurrence vient de réussir sa deuxième sortie sur le marché financier international. Il s'agit d'un emprunt obligataire de 1 milliard de dollars américains d'une maturité de 10,5 ans à un coupon de 4,5%. Le management de l'OCP, les fonds déjà levés serviront à financer le plan de développement industriel de l'office qui prévoit d'ici 2025 produire deux fois plus de sa capacité de production minière et trois fois plus sa capacité de production d'engrais. Une année auparavant, l'OCP a dégagé un chiffre d'affaires de 48,9 milliards de dirhams, soit 4,89 milliards d'euros. Ses bénéfices consolidés ont atteint 7,7 milliards de dirhams, soit environ 700 millions d'euros. C'est presque 1,7 milliards d'euros de plus par rapport aux résultats de la CPG durant l'année 2014. Selon les chiffres officiels, les pertes de la CPG se chiffrent à deux milliards de dinars en 2014 contre 200 millions en 2011. Plus encore, le discours officiel avance un manque à gagner de la filière de l'ordre d'un milliard d'euros, soit au moins deux milliards de dinars. Au-delà de ces chiffres, il convient de rappeler que « la crise du bassin minier », dont l'origine remonte à l'année 2008, avec la révolte des habitants de la région, n'a jamais été résolue jusqu'aujourd'hui. Chaque gouvernement se dessaisie de la renvoyer au gouvernement succédant et aucune mesure concrète n'a été prise pour résoudre cette crise. Zied DABBAR En chiffres 30 000 employés travaillent dans les différentes filiales de la CPG et le Groupe Chimique Tunisien (GCT) 500 millions de dinars, la masse salariale de la CPG la GCT selon les chiffres officiels, contre des recettes évaluées à quelques 4 milliards de dinars 10 000 tonnes par jour, perte quotidienne causée par le dernier arrêt de la production à la Cpg.