Quelque 2. 115. 224 élèves sont inscrits aux différents niveaux de l'enseignement pour l'année scolaire en cours. Ce chiffre a été réduit de 45 mille élèves par rapport à l'année dernière. La population scolarisable continuera à enregistrer une baisse, notamment au niveau du primaire, et ce, jusqu'à 2015. Toutefois, de nouvelles institutions continuent à voir le jour et de nouveaux établissements scolaires sont créés au début de chaque année. En Tunisie, l'accès universel à l'enseignement primaire est atteint et les taux de scolarisation se sont nettement améliorés à tous les niveaux. Les programmes ont été rénovés et les méthodes d'enseignement se sont modernisées garantissant ainsi de meilleurs taux de réussite aussi bien au niveau du secteur public que du secteur privé. Néanmoins, le rapport « Adolescents et jeunes » en Tunisie réalisé par le bureau des Nations Unies évoque trois problèmes majeurs pour l'enseignement de base et l'enseignement secondaire en Tunisie : la qualité, l'équité et l'efficacité.
Des scores faibles aux évaluations internationales Le rapport démontre que malgré l'amélioration des taux de réussite, les résultats de participation tunisienne aux évaluations internationales telles que TIMSS (Trends in International Mathematics and Science Study) ou PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) montrent d'une part un positionnement modeste et d'autre part une faible progression dans le temps. A titre d'exemple, dans le domaine des mathématiques, les difficultés des élèves vont de la mise en œuvre des procédures de calcul de routine dans les domaines numériques, géométriques, statistiques et algébriques (moitié des élèves ) aux difficultés à travailler mathématiquement ou à faire des raisonnements quantitatifs, spatiaux ou statistiques, qu'ils soient simples ou développés ou à exprimer une idée mathématique, à expliquer leur réponse, leur raisonnement ou leur démarche ou à justifier les étapes de leurs calculs. De ce fait on constate, que les élèves ne prennent pas suffisamment leur temps pour réfléchir sur ce qu'ils font. Ils réagissent presque machinalement et sollicitent la mémoire au détriment de la réflexion. Dans le domaine des sciences, le rapport indique que la performance moyenne des élèves tunisiens de 15 ans en cette matière est significativement inférieure à la moyenne des pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) : 385 points comme moyenne globale nationale contre 500 points pour la moyenne des pays de l'OCDE. Aussi, dans le domaine de la compréhension de l'écrit, les élèves tunisiens présentent les plus faibles scores (375 points) comparés à ceux des élèves des pays de l'OCDE (Moyenne : 494 points).
Efficacité de l'enseignement : chômage des diplômés Le rapport souligne que la qualité de l'enseignement pose ainsi le problème de l'efficacité des réformes engagées et relève aussi l'insuffisance en matière de méthodes, de structures et d'outils d'évaluation. Pour ce qui est de l'équité de l'éducation, après avoir atteint en 2005 un taux de 50% pour la proportion des filles dans l'enseignement primaire et secondaire, le problème s'est posé au niveau des garçons avec la forte déperdition constatée au niveau du second cycle de l'enseignement de base et de l'enseignement secondaire. Concernant l'efficacité de l'éducation et de la formation, les chiffres démontrent que la question de l'emploi en général et celui des diplômés en particulier pose un important défi pour la Tunisie. Le rapport des Nations Unies souligne que le système éducatif tunisien rencontre cinq principaux défis concernant : le faible niveau de compétence, l'insuffisante articulation entre les différents niveaux d'enseignement, une faible efficacité externe, une faible motivation des enseignants et des formateurs ainsi qu'une gouvernance perfectible sur plusieurs aspects notamment en ce qui concerne la décentralisation et l'autonomie des structures.