Etant donné la maturation précoce dans certaines zones du gouvernorat de Sfax, la saison oléicole 2007 / 2008 vient de démarrer, le premier novembre courant pour se poursuivre jusqu'à la fin du mois de février 2008, cette période étant propice à une production oléicole de bonne qualité, tout en fournissant les conditions favorables à une bonne récolte au cours de la campagne 2008 / 2009. Il est à rappeler que l'oliveraie du gouvernorat de Sfax compte 6564000 pieds dont 73 % sont productifs, 05 % sont de jeunes plants et 22 % sont des oliviers vieillissants. La culture biologique, en accroissement continu, concerne actuellement 46513 hectares. La même remarque s'applique aux cultures irriguées dont la superficie s'est accrue de 1000 ha, sachant que la densité par hectare se situe entre 200 et 300 pieds alors que dans le cadre des cultures pluviales (bâali), elle n'est que de 17 d'oliviers. Pour ce qui est de l'actuelle campagne, la récolte est estimée à 280 mille tonnes d'olives soit 62 mille tonnes d'huile contre une production nationale qui se situerait aux environs de 880 mille tonnes d'olives et 190 mille tonnes d'huile. La récolte au titre de la saison en cours est jugée moyenne dans la mesure où la production d'olives à l'échelle du gouvernorat a toujours oscillé entre un minimum de 50 mille tonnes et un maximum de 500 mille tonnes.
Baromètre Rappelons que la récolte de la dernière saison a été de l'ordre de 242 mille tonnes d'olives soit 53 mille tonnes d'huile, ce qui a nécessité l'ouverture de 267 huileries sur un total de 400 unités pour traiter une quantité globale de 300 mille tonnes de fruits compte tenu des quantités en provenance des autres régions. Pour ce qui est de l'actuelle campagne, on prévoit l'ouverture de 270 huileries pour le traitement de 380 mille tonnes soit 83 mille tonnes d'huile, compte tenu des 100 mille tonnes potentiels en provenance de l'extérieur du gouvernorat. Jusqu'à présent, le nombre d'huileries ouvertes est estimé à une trentaine, en attendant la vitesse de croisière de la campagne. Au niveau des prix, les professionnels s'attendent à une hausse d'environ 05 à 10 % par rapport aux cours de l'année dernière. Le marché de Gremda, considéré comme le baromètre de la bourse en matière d'olives, vient d'accueillir au cours des trois premiers jours, environ 240 tonnes avec nette une tendance à la hausse. La même tendance caractérise les prix du kg qui ont oscillé entre 350 et 420 millimes au cours de la première journée, 350 et 520 , au cours de la deuxième et entre 400 et 710 millimes au cours de la troisième journée. Quant aux prix courants, ils se sont situés respectivement entre 400 et 420 millimes, 440 et 520 millimes et entre 600 et 630 millimes.
Haute compétitivité Une étude récente concernant la carte agricole en Tunisie vient de démontrer la haute compétitivité de l'huile nationale sur le plan international, ce qui confirme le caractère judicieux des orientations nationales en matière de plantation de pieds d'oliviers à l'instar de ce qui se passe par exemple en Espagne où la production d'huile a doublé en l'espace de trente ans. D'après les experts, les nouvelles orientations en matière de renouvellement et de densification de l'oliveraie nationale sont venues rectifier le tir et réparer les erreurs de décisions antérieures lesquelles incitaient au remplacement de pieds d'oliviers par d'autres arbres fruitiers. Le problème, c'est que les plants actuellement produits en Tunisie, qu'ils soient issus de souches ou qu'ils s'agissent de boutures herbacées, ne couvrent pas la demande, ce qui en a provoqué la hausse des prix. En effet, alors que le coût du plant se situait , il y a cinq ans, entre 1,500 dinars, il atteint actuellement les 3,500 d, voire les 4,000 dinars.
Moyenne d'âge Cet état de fait qui risquerait de décélérer le rythme de renouvellement de l'oliveraie nationale est d'autant plus préjudiciable que la moyenne d'âge au niveau de l'oliveraie de Sfax, est en constante augmentation, sachant qu'environ un million de pieds, soit 20 % de la production régionale, ont plus de 100 ans. Au cas où des obstacles comme l'augmentation des prix des plants persisteraient, il à craindre que le nombre d'oliviers vieillissant atteigne les deux millions dans une vingtaine d'années, ce qui représente 40% de la production au niveau du gouvernorat, avec toutes les conséquences prévisibles en matière de production. La baisse de la production est de ce fait inéluctable dans la mesure où la production annuelle moyenne du million d'oliviers âgés est de l'ordre de 40 kg par pied, alors qu'elle atteint 70 kg pour ce qui est du reste de l'oliveraie. Un simple calcul montre que dans vingt ans, la production, par pied, des deux millions d'arbres vieillissants baisserait à 35 kg. La levée de tous les obstacles, et plus particulièrement ceux relatifs à la hausse des prix du plant, devrait s'accompagner également d'une campagne de sensibilisation dans le but de convaincre les agriculteurs de la nécessité de renouveler leurs oliveraies soit en procédant à l'arrachage pur et simple des pieds vieillissants, soit en plantant de nouveaux arbres en quinconce et d'attendre qu'ils soient productifs pour arracher les oliviers atteints par l'âge. Pour mieux emporter l'adhésion des oléifacteurs , encore faut-il que les secteurs organisés comme l'OTD, les sociétés de mise en valeur et les « lots techniciens » donnent l'exemple.