Au fil des jours et des heures les péripéties de l'attaque terroriste avortée à Ben Guerdane prennent forme. Ainsi, un peu plus de deux jours après l'attaque de grande envergure, des détails commencent à filtrer sur les détails des préparatifs de l'opération, sur ses auteurs et leurs origines ainsi que les circonstances ayant entouré l'action. Cette attaque a été menée, selon les derniers éléments recoupés et rapportés par notre confrère Assabah relayant des révélations faites par le journal libanais « Al Safir », par le groupe redoutable dénommé « Al Bettar » (le tranchant) qui s'est tristement illustré par ses actes barbares et horribles contre ses adversaires qui lui tombent sous la main. Un bon nombre d'éléments de ce groupe, dénommé aussi « pieds nus », et réputé par sa capacité à combattre dans les conditions les plus dures, sont passés de Syrie en Libye avant d'être chargés de préparer et d'exécuter l'attaque à Ben Guerdane perpétrée le 7 mars courant. Dirigé par des chefs de Daêch, dont notamment Abou Aymen l'Irakien, ex-Emir sur le littoral syrien, en collaboration avec d'autres chefs tels Adel El Ghandri et Noureddine Chouchane, tué entretemps lors du bombardement effectué par des avions américains à Sabrata, le groupe « Al Bettar » a été le fer de lance dans l'agression contre Ben Guerdane même si elle n'a pas été revendiquée jusqu'à présent. A noter que l'activité de ce groupe, dont le seul nom sème la terreur chez ses adversaires, était limitée, au départ, aux faubourgs de la ville syrienne de Lattaquié, mais depuis qu'il a fait allégeance, en 2013, à Daêch, il a commencé à agir d'une manière plus libre et à accomplir les missions les plus ardues, ce qui leur avait permis de jouer un rôle déterminant dans des batailles décisives contre Al Nosra et « Ahrar Echam » qu'il a défaits après avoir commis les pires boucheries, les assassinat et les actes de torture, plus précisément l'assassinat de l'Emir d'Al Nosra dans la ville syrienne d'Idlib, Abou Mohamed El Fateh. Le même groupe « d'El Bettar » aurait joué, également, un grand rôle dans des batailles en Irak, sachant que ses membres se voient, confier, généralement les sales besognes et les missions de protection des grands chefs de Daêch car ils bénéficiaient d'une confiance totale de leur part. Les membres de ce groupe auraient été, ensuite, intégrés au sein d'autres réseaux de Daêch avant de partir en masse vers la Libye où sa direction a été dominée par les Tunisiens, présents en grand nombre dans ce pays voisin alors qu'elle a été assurée par les Libyens en Syrie. La même source révèle que l'attaque menée contre la ville de Ben Guerdane n'est pas la première à être menée en Tunisie par ce groupe puisqu'il est accusé d'être aussi derrière la planification et l'exécution des opérations terroristes à Sousse et au musée du Bardo. En effet, de précédentes enquêtes ont laissé entrevoir que Yacine Ayari et Jaber Khachnaoui, auteurs de l'attaque au Bardo, et Seifeddine Rezgui, l'agresseur à Sousse, appartenaient à ce groupe sans oublier qu'un des chefs de groupe d'Al Bettar, dénommé Yahia El Ghazali, Tunisien résidant en Libye (fils d'un ancien colonel de l'armée tunisienne), a dirigé, en personne la planification des deux opérations terroristes du Bardo et de Sousse. A noter que plus d'une autre opération, planifiée, a été mise en échec avant le passage à l'exécution grâce à la vigilances des services sécuritaires tunisiens. A rappeler que le ministère de l'Intérieur avait rendu public, samedi dernier, un communiqué avec photos, dans lequel il lance un appel aux citoyens pour informer d'urgence les autorités sécuritaires sur la présence de trois éléments trop dangereux, en l'occurrence, Moez Ben Abdelkader Ben Ahmed El Fezzani, Meftah Ben Hussein Ben Mohamed Manita et Adel Ben Mohamed Ben Dhaou El Ghandri. Comme on le constate ; l'attaque contre la ville de Ben Guerdane ressemble, de par ses ramifications, à un véritable conte de science-fiction dont d'autres détails sur les tenants et aboutissants seront, sûrement, dévoilés dans les prochains jours. Mais d'ores et déjà, on sait que les auteurs de l'attaque ont tablé sur de grands moyens humains et matériels, mais c'était compter sans la détermination, le courage et le sens du sacrifice des forces militaires et sécuritaires tunisiennes qui ont démontré un degré remarquable de préparation et de vigilance faisant subir à Daêch sa première grande défaite.