Le Oud passe du bois à la fibre de carbone Le Oud (luth), instrument de prédilection des musiciens et orchestres musicaux arabes et orientaux est fabriqué depuis la nuit des temps été fabriqué en bois. Découvert sur les inscriptions archéologiques à Babylone en Irak (sur un peu plus d'un siècle, 728-620 avant J-C), le Oud est une invention des Assyriens qui va ensuite être exportée vers d'autres civilisations à travers la région du Moyen-Orient. Une expérience menée par le jeune Mehdi Ben Souissi l'a conduit à modeler la fabrication du premier Oud tunisien en fibre de carbone, un projet sur lequel il dit avoir "travaillé en étroite collaboration avec le célèbre luthiste irakien Nassir Chamma" venu spécialement en Tunisie pour la présentation de ce nouvel instrument, jeudi, au Salon des industries musicales de la troisième session des Journées musicales de Carthage (JMC, 9-16 avril 2016). Nassir Chamma a parlé de ce Oud en fibre de Carbone qui se caractérise par "son poids un peu léger par rapport au luth en bois". Côté son et esthétique, le Oud en fibre de carbone, matière utilisée dans la fabrication d'autres instruments de musique, en dehors de la Tunisie, ne diffère pas vraiment de celui en bois - sauf pour les connaisseurs parmi les musiciens et musicologues qui eux seuls sont en position de faire la différence et distinguer le son de l'un et de l'autre. "Contrairement à l'oud en bois, très sensible à la chaleur, l'humidité, le Oud en fibre de carbone, extrêmement efficace et résistant, présente une belle esthétique où a été respectée l'authenticité de la qualité du son du oud en bois", a mentionné Chamma. Cependant, ce oud "incassable et au son inchangeable", n'est pas totalement conçu en fibre de carbone puisque sa matière de base est un mélange entre fibre de carbone et bois, qui ne nécessite aucun entretien spécifique à la lumière de son endurance et de sa longévité". Présentant son invention réalisée dans le cadre de ses études en musique, Mehdi Ben Souissi a insisté sur trois éléments de base qui caractérisent le oud en fibre de carbone: "esthétique, son et longévité". Ce oud dans son nouveau look, est le fruit d'une expérience d'expérimentation collective entamée avec le soutien de plusieurs professeurs de Musique, en particulier Mohamed Yaareb Fadhel qui l'avait encadré à ses débuts. Selon Nassir Chamma, "l'expérience du Oud en fibre de carbone est très utile dans les pays chauds avec un taux d'humidité élevé". Face aux grandes qualités que présente le Oud en fibre de carbone, l'artiste irakien appelle à encourager ce genre d'expérimentation malgré qu'il nécessite un travail de longue haleine. "Le oud en fibre de carbone est en mesure d'offrir des avantages pour la fabrication de cet instrument qui sont énormes pour les fabricants comme pour les musiciens", a insisté Chamma, qui a "toujours eu la conviction de promouvoir les jeunes talents parmi les musiciens". En tant que luthiste, Chamma a parlé de sa propre expérience avec le Oud, un instrument qui a fait sa notoriété en Orient comme en Occident. "Moi même j'ai toujours eu des problèmes avec le oud en bois, qui est d'une sensibilité extrême notamment la chaleur et l'humidité qui caractérisent la région arabe en général". Et comme les projets expérimentaux nécessitent toujours beaucoup de temps pour donner leurs fruits, l'artiste irakien a émis son souhait de voir d'autres expériences se manifester surtout que le but de ce genre de projet est d'encourager les fabricants des instruments de musique dans le monde arabe à l'invention et à la création". D'ailleurs c'est le cas pour Nassir Chamma qui dit-il, "je suis spécialement venu de Baghdad afin d'épauler et soutenir cet étudiant à lancer son expérience novatrice". "Ce premier pas a donné lieu à un oud fabriqué par une matière autre que le bois et que seul le temps est capable de montrer l'efficacité", a déclaré Chamma, surtout que le coût de ce oud, selon le Jeune Ben Souissi, est bien en dessous de celui en bois, soit environ 1000 dinars. JCC 2016 : L'Indonésie, invitée d'honneur La République d'Indonésie sera l'invitée d'honneur de la 27ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), prévue du 28 octobre au 05 novembre 2016 a annoncé l'ambassadeur indonésien à Tunis, Ronny Prasetyo Yuliantoro. L'ambassadeur s'exprimait, jeudi, dans une déclaration à l'agence TAP, en marge d'une conférence intitulée "Indonésie, Islam et Démocratie" organisée par l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES), basé dans la Capitale Tunis. Dans ce contexte, il a fait savoir que la participation indonésienne aux JCC 2016, "cette manifestation cinématographique au rayonnement international, vient consacrer la tradition de l'échange culturel entre les deux pays et renforcer les liens bilatéraux qui n'ont cessé de se développer notamment après la révolution tunisienne". Concernant les aspects de la coopération tuniso-indonésienne dans les secteurs politique et économique, l'ambassadeur a réaffirmé le soutien que son pays "ne cesse d'apporter à la transition démocratique en Tunisie et à tous les autres secteurs dans le pays". A cet effet, il a rappelé qu'une délégation tunisienne de quatorze (14) membres dont des Parlementaires et ministres ainsi que des activistes de la société civile et des journalistes ont effectué une visite en 2013, à l'Institut pour la Paix et la Démocratie (IPD) à Bali, afin de prendre connaissance des spécificités de l'expérience indonésienne dans les différents domaines. Dans cette même perspective, le diplomate indonésien a évoqué la coopération bilatérale instaurée entre la l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) ainsi que l'Instance nationale de lutte contre la corruption (Anticor) avec leurs homologues indonésiennes. S'agissant du secteur économique , l'ambassadeur a parlé de l'investissement dans l'extraction du pétrole et de gaz, effectué, depuis 2014 en Tunisie, par la société "Medico Energy" ajoutant qu'un accord sanitaire bilatéral existe déjà entre l'Institut Pasteur de Tunis et la société indonésienne Biofarma, leader national dans lafabrication des vaccins. Abordant le volet des libertés d'expression en Indonésie, l'ambassadeur a estimé que la liberté d'expression dans son pays, surtout après la révolution ou ce qui est communément connu sous l'appellation "mouvement de la réforme de 1998", est "totalement ouverte" et que "les médias peuvent critiquer le rendement du gouvenement sans aucune pression". "Depuis quelques années, les médias indonésiens connaissent une évolution très rapide, en quantité et en qualité", a encore ajouté Ronny Prasetyo Yuliantoro tenant à préciser que le paysage médiatique dans son pays "ne diffère vraiment pas de celui en Tunisie, puisque comme dans tout pays qui se construit, les médias locaux s'emploient à s'adapter avec la situation qui prévaut dans le pays".