C'est ce soir que se tiendra la 18ème édition du concours annuel « Khomsa d'or » au siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat. Organisé à l'initiative de L'Office National de l'Artisanat (ONA), ce concours récompense chaque à chaque édition les meilleures créations des artisans, créateurs de mode et diplômés des écoles de mode et de design. Quand le chic et le glamour se mêlent au patrimoine et que les créateurs font preuve d'imagination et d'innovation, le résultat ne peut être que somptueux et élégant. C'est justement ce subtil mélange des genres, à mi-chemin entre modernité et tradition, entre raffinement et complexité et cette fusion de couleurs, de textiles et de textures qui seront mis en exergue lors du défilé de ce soir. Pour Asma Madhyoub, directrice générale de l'Office National de l'Artisanat, cet événement est une occasion renouvelée chaque année pour valoriser l'habit traditionnel tunisien, braquer les projecteurs sur nos designers tunisiens dont le talent et le savoir-faire ne sont plus à prouver et encourager par la même occasion les jeunes créateurs en leur offrant l'opportunité d'exposer leurs créations devant un public averti. Quant au concours, temps fort de chaque édition, plus de 90 créateurs, issus de 19 gouvernorats, y ont participé cette année dont 45 participant à la catégorie « tenues de ville » et 47 à celle des « tenues de cérémonies ». En tout, 30 créations ont été sélectionnées et cinq lauréats seront récompensés à l'issue de cette cérémonie. Pour les tenues de villes, l'idée étant de concilier le côté chic et élégant au côté pratique et casual, avec toutefois une note de rappel au riche patrimoine artisanal tunisien. Pour concevoir les habits, les designers ont dû s'inspirer de la jebba et du caftan tunisiens ainsi que de la « farmla » et du « mentène ». Pour les tenues de cérémonie féminines, le drapé est à l'honneur cette année avec possibilité d'utiliser des tissus et des habits traditionnels régionaux tels que la « malya », le « hzem », la « fouta » ou encore le « beskri ». Concernant les habits de soirée masculins, le thème est libre. Encore faut-il faire preuve de créativité et d'innovation pour se distinguer d'entre les participants et convaincre le jury constitué de spécialistes afin de remporter un prix. Les habits traditionnels tunisiens connaissant un regain d'intérêt depuis quelques temps, c'est en partie grâce à l'organisation d'événements tels que celui de la « Khomsa d'or » mais aussi grâce à des initiatives citoyennes originales telles que celle intitulée par « Cet été, je m'habille tunisien ». Lancée sur la toile par Faten Abdelkefi, une militante indépendante aussi engagée que passionnée, cette action a immédiatement connu un succès retentissant et plu à des milliers d'internautes qui ont adhéré à l'idée mais aussi attiré l'attention des médias aussi bien locaux qu'étrangers. A l'origine de cette initiative un constat, celui de la détresse des artisans tunisiens en cette période si critique pour ce secteur et un souhait, celui de promouvoir l'artisanat et d'encourager tous les créateurs tunisiens, aussi bien les jeunes anonymes que ceux de renom. Faten déclare à ce propos : « Par notre initiative, nous voulons inciter les membres du groupe à acheter tunisien. » Si les internautes tunisiens ont répondu présent à cette sollicitation et adhéré en masse à cette initiative, il n'en reste pas moins que nombreux sont ceux qui se plaignent de la cherté des produits artisanaux. En effet, les prix demeurent le talon d'Achille de l'artisanat tunisien et nombreux sont les clients potentiels qui sont rebutés à chaque fois qu'ils font un tour dans les magasins spécialisés. Mais face à ces doléances récurrentes, le groupe « Cet été, je m'habille tunisien » offre une solution. Les organisateurs de cette initiative incitent quotidiennement les internautes à s'échanger leurs bons plans et les adresses des artisans qui proposent de jolis articles artisanaux à prix doux. Un coup de pouce sympathique et amical à tous ces artisans qui subissent depuis quelques années une rude tempête et une baisse alarmante de leur chiffre d'affaires mais qui résistent malgré tout et s'accrochent à leur rêve : celui de voir l'artisanat tunisien prospérer et conquérir le cœur des jeunes et des moins jeunes, en Tunisie mais aussi bien au delà de nos frontières.