La crise économique dans laquelle se débat le pays suscite la polémique. Des lendemains peu sûrs et le Tunisien, monsieur Lambda sombre dans la tourmente. Il s'inquiète de son gagne-pain mais il est en même temps profane de tout ce qui est politique économique. Qu'il s'agisse d'une politique d'austérité, d'une politique expansionniste, d'une politique de « stop & go » à entreprendre par le gouvernement, le Tunisien s'en fiche pas mal. Ce qui importe pour lui : c'est de pouvoir sortir de la crise et éviter le crash annoncé. Il revient aux décideurs et économistes de trouver la solution et de ramener l'économie nationale à bon port. Aujourd'hui, l'économie est au rouge. Aggravation du déficit budgétaire, dépréciation continue du dinar, repli des investissements et des exportations, tarissement des recettes fiscales, un taux de chômage élevé (15,6%), une production industrielle au ralentie (-0.3% au terme du premier semestre 2016)...Bref, un bilan économique désastreux. Comment faire sortir l'économie nationale du gouffre ? : Telle est la problématique. Idées et approches foisonnent : réforme fiscale incessante, limitation des importations, rationalisation des dépenses publiques... Certains économistes Tunisiens recommandent même de faire marcher la planche à billets. De quoi s'agit' il au juste ? Tout simplement il s'agit de créer de la monnaie. En effet, pour contourner la crise, éviter la déflation et relancer l'activité économique, plusieurs banques centrales dont la FED aux Etats-Unis et la BCE en Europe ont choisi de faire marcher la planche à billets. Ainsi on parle de planche à billets ou encore de politique d'assouplissement quantitatif « Quantiative easing ». C'est une option de la politique monétaire qui prend plusieurs formes allant d'une forme physique (création proprement dite de monnaie) à un simple jeu d'écriture comptable. Par définition : « le financement monétaire consiste pour une banque centrale à financer directement le budget du gouvernement. Ce processus est parfois appelé la « Planche à billets ». Pour certains économistes keynésiens : la relance de l'économie à l'aide d'une création monétaire peut être un palliatif pour répondre aux dépressions économiques graves à l'instar de la crise qui sévit en Tunisie. Mais, qu'en est-il des risques inflationnistes sou jacents liés à cette politique surtout qu'en Tunisie les tensions inflationnistes sont de retour ? Ainsi pour faire sortir l'économie nationale du gouffre, chacun de son côté (politicien, opposant, économiste et expert) s'applique à présenter sa vision des faits et d'avancer des recommandations à tort et à travers. Entre politique d'austérité budgétaire, privatisation des sociétés publiques surendettées et rationalisation des importations, les issues de secours divergent. Au lieu de s'échiner dans des conciliables stériles, le pays exige une politique consensuelle et une feuille de route qui implique toutes les parties prenantes.