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Séminaire : Développer les outils de financement pour l'appui à l'activité économique et l'emploi des jeunes en Tunisie: Vers l'élaboration d'une loi-cadre sur l'économie sociale et solidaire
Depuis 2011 un nombre important d'initiatives économiques ont été lancées par la société civile tunisienne, parfois appuyées par des acteurs de la coopération internationale. En effet, les revendications portées par les organisations syndicales tunisiennes consistent aujourd'hui à favoriser l'emploi des jeunes, à dynamiser les PME, notamment dans les zones les plus défavorisées et à mettre à niveau les entreprises sinistrées durant les derniers événements pour leur permettre de retrouver un bon niveau d'activité. Dans ce cadre, le renforcement d'une politique d'économie sociale et solidaire dans le pays apparaît comme une solution pertinente. C'est dans ce contexte que s'inscrit ce séminaire en complément du travail effectué par l'UGTT et ses partenaires tunisiens et internationaux en vue de l'élaboration prochaine d'une loi-cadre sur l'économie sociale et solidaire en Tunisie. La situation économique et sociale à laquelle est aujourd'hui confronté le pays rend les perspectives économiques encore très indécises. Le contexte social et économique du pays est tendu et trois défis restent de taille : l'emploi (spécialement des diplômés), les inégalités régionales de développement et la corruption. Ce qui nécessite que toutes les pistes permettant l'émergence de solutions concrètes en termes d'activités et d'emplois soient suivies et étudiées. Après une brève présentation de l'association ICOSI (son expertise en matière d'ESS, ses relations au mouvement syndical français...), Arnaud BREUIL, Directeur de l'ICOSI, a présenté l'ESS comme un outil au service des citoyens pour promouvoir le travail décent avec des exemples français et marocains réussis. Il a fait un exposé des principes guidant l'économie sociale : libre adhésion, lucrativité limitée, gestion démocratique et participative et utilité sociale ou collective. De son côté, Gérard Andreck, déplore un manque de soutien réglementaire et juridique aux initiatives d'ESS qui contribue à accentuer le décalage entre les formes traditionnelles de solidarité et l'émergence d'un secteur structuré de l'entrepreneuriat social. «Nous préconisons des solutions laïques et transversales à la différence de la finance islamique et de l'assurance takaful , dont il faut néanmoins se préoccuper sérieusement», indique Gérard Andreck, président de MedESS. L'ESS permet d'inventer de nouvelles voies de création et de répartition de la richesse, de nouvelles manières de consommer et surtout de nouvelles formes de participation des citoyens au processus de production de la richesse. Elle contribue à apporter des réponses multiples aux défis du développement, à condition que soit mis en place l'écosystème institutionnel, légal et financier permettant son émergence et son essor,a ajouté Amal Chevreau , Secrétaire de MedESS «Un décalage se fait jour entre les formes traditionnelles de solidarité et d'entraide et le souhait des jeunes de créer un entrepreneuriat social» constate Amal Chevreau. «La philosophie est d'aider des institutions qui sont prêtes à entrer dans une logique de développement de niche», note Bruno Dunkel qui gère le fonds InPulse COOPMED Parmi les nombreuses constatations qui se dégagent de ces expériences, on peut citer les suivantes: 1- Un besoin fort d'accompagnement et de renforcement des capacités pour les porteurs de projets, très majoritairement les jeunes. 2- La nécessité de revoir les cadres législatifs et règlementaires autour de l'économie sociale et solidaire pour favoriser l'émergence et le développement de nouveaux projets. 3- L'inadaptation partielle, voire totale des outils bancaires traditionnels à l'accompagnement de structures qui placent la primauté de l'humain sur le capital.