Comme déjà montré dans de précédents papiers, la productivité est un outil important pour améliorer la croissance économique et par conséquent l'emploi, le revenu et le pouvoir d'achat. L'intérêt porté à la productivité par la Tunisie, était constant, mais ne s'est pas traduit clairement dans la sphère économique, et ce à cause de l'accélération du rythme de la compétitivité hors de nos frontières, et dans des pays concurrents. Dans chaque stratégie d'amélioration de la productivité, il est difficile de s'isoler du contexte international. Une comparaison doit être établie dans ce sens. C'était même l'une des recommandations du Président de la République, en appelant à « l'élaboration d'études comparatives, avec les pays qui ont acquis des traditions, en matière de promotion de la productivité ». C'est dans ce cadre que cette contribution essayera de voir les niveaux de productivité dans d'autres pays, surtout ceux de l'Organisation de la Coopération et du Développement Economique (OCDE), et le Maroc (comme pays concurrent dans la région).
Un écart de productivité : La Tunisie a toujours aspiré à atteindre de nouveaux paliers de développement, en mettant comme objectif les pays de l'OCDE. En matière de productivité, et malgré les efforts déployés dans ce snes, notre pays semble encore à la traîne. Le Premier Ministre a rappelé que la productivité de l'industrie manufacturière nationale est inférieure de 25% par rapport à celle qui prévaut en Europe, pour le secteur des services, la marge disponible pour accroître la productivité est de 40%. C'est pour trouver les moyens de réduire cet écart que le Président de la république a ordonné la tenue d'une consultation nationale autour de ce thème. Ce dialogue par du principe que l'amélioration du niveau de vie du pays est fondamentalement liée à la performance de la productivité. C'est dans ce sens que toutes les sensibilités doivent y participer activement. Les faits saillants de la productivité en Tunisie : La productivité en Tunisie, que ce soit celle des travailleurs ou la productivité multifactorielle (Productivité Globale des facteurs –travail+capital) a un long chemin à parcourir pour atteindre les niveaux des pays développés. Les comparaisons avec les pays de l'OCDE vont bien le montrer. Faut il rappeler qu'il existe un manque important dans les statistiques, les chiffres et les études relatifs à la productivité en Tunisie. Pour la réalisation de ce papier nous avons eu recours à des rapports d'organismes internationaux, des recherches universitaires et certains calculs personnels sur la base des chiffres disponibles. La productivité enregistrée dans l'économie tunisienne diffère d'un secteur à un autre. Dans le secteur agricole, elle a évolué à un rythme annuel de 2.63% sur la période 1991-2000, et de 3.6% sur la période 2000-2005, dans le secteur des services, la productivité reste très basse et surtout difficile à calculer. Selon une étude réalisée par un professeur à l'université de Sfax (Mohamed Arbi Cheffai) à l'occasion de la rencontre annuelle de lAssociation du Moyen Orient pour l'Economie (San Francisco), la Productivité Globale des Facteurs dans le secteur industriel se présente comme suit : Industrie Part dans l'industrie Evolution de la P.G.F (1995-2002)* Industrie agroalimentaire 18% -1.6% Construction et céramique 10.2% 4.1% Industrie Mécanique et électrique