Dernière vague d'arrestations : Kaïs Saïed assume tout    Ridha Chkoundali: L'amélioration du déficit commercial cache d'autres défaillances (Déclaration)    Hajj 2024 : le Groupe Saudia annonce le plan de la saison du Hajj    Le ministère de l'Education appelle les enseignants suppléants à assurer la réussite de l'année scolaire    Festival Ali Ben Ayed du Théâtre de retour à Hammam-Lif après 4 ans du 18 au 25 mai (Programme)    15 pays de l'UE veulent suivre le Royaume-Uni et le Rwanda : Renvoyer tous les migrants en Tunisie et ailleurs    Protection de l'enfant : A quand l'interdiction des publicités directes ?    Indice Makrouna – Mai 2024 : Combien Coûte un plat de Makrouna au bœuf pour 4 personnes en Tunisie ?    DECES ET FARK : Naceur BELTAIEF    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    Le chef de l'Etat reçoit la ministre de la Justice : «Il n'y a pas d'escalade avec les avocats comme on laisse entendre ... mais nul n'est au-dessus de la loi »    Daily brief national du 16 mai 2024: Fermeté présidentielle face à l'ingérence dans les affaires internes    Gaspillage alimentaire : Un phénomène néfaste qui coûte cher    En guise d'un sixième blanc : Nos élèves, aujourd'hui, à l'épreuve    INS: Le taux de chômage en Tunisie en baisse    Finances – Deuxième tranche de l'Emprunt National : Un taux de réponse de l'ordre de 206%    Wafa Ghorbel, lauréate du prix spécial du jury au Comar d'Or, à La Presse : «Mon roman libère la parole des laissés-pour-compte de la société»    En bref    Le CAB affronte Sakiet Eddayer en Coupe : Les espoirs reposent sur le cru !    Ligue des champions – L'EST prépare la finale devant Al Ahly (Ce samedi à Radès – 20h00) : Rééditer le scénario de Mamelodi Sundowns !    El Amra : des affrontements entre Subsahariens font plusieurs blessés    Abdallah Laabidi : la Tunisie vit dans l'isolement depuis des années    Suspension de l'émission « Denya Zina » jusqu'à nouvel ordre    L'ES Métlaoui battue en déplacement : Le doute qui s'installe !    Kais Saied examine la loi bancaire équilibres financiers avec la ministre des finances    Affrontements entre les supporters de l'EST et la police    Météo : Temps partiellement nuageux sur la plupart des régions    Baisse de la production nationale de pétrole brut et gaz au premier trimestre    Un mandataire judiciaire à la tête de Sanimed    Kais Saied : Priorité à l'harmonisation du travail gouvernemental    Météo: Températures en hausse et pluies éparses dans certaines régions    Visite d'Etat en Chine : Premier voyage international de Vladimir Poutine après sa réélection    Tunisie – PIB: Une croissance de 0,2% au premier trimestre    France : Mobilisation à Paris pour la Palestine à l'occasion de la Nakba    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    Ligue 1 pro – LNFP : l'Espérance sort du silence et l'USMO fera appel (vidéos)    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Diffusion inappropriée : La Télévision tunisienne s'excuse    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    Carthago Delenda Est : la locution imprimée sur le T-shirt de Zuckerberg qui a offensé les Tunisiens    Le drapeau Tunisien pourra de nouveau être hissé aux JO et dans les compétitions internationales    Festival de Carthage: Les préparatifs avancent à grands pas    Coupe Arabe : Le Qatar accueillera les 3 prochaines éditions    Mark Zuckerberg : Carthage doit être détruite !    Tunisie: Le t-shirt de Mark Zuckerberg enflamme les réseaux sociaux    À la Galerie Selma-Feriani : Image, récit et représentation    Le conseil de la concurrence inflige une amende de 20 millions de dinars à la SFBT    Abdelaziz Kacem: De «Genocide Joe» à Meyer Habib, dit «Le Phacochère»    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Virus dévastateurs et surréalisme judiciaire
Publié dans L'expert le 29 - 04 - 2021

Le coronavirus a bouleversé la vie sur la planète. Sa virulence est telle que les humains que nous sommes, en particulier la majorité de la population mondiale qui vit dans les pays pauvres et sous-développés, ne sait plus à quel saint se vouer. Notre drame en Tunisie est que ce virus vient s'ajouter à d'autres qui font des ravages depuis dix ans, rendant notre vie infernale.
Le virus de la corruption qui pourrit la vie politique, le virus du corporatisme qui mine la vie économique. Ou encore le virus des égos qui étouffe l'Etat et le réduit à une structure ossifiée.
Mais le virus le plus dévastateur semble être le virus qui s'attaque au symbole même de la justice, la balance. Sa virulence est telle que cette balance a du mal à se maintenir en équilibre. Sa létalité est telle que la structure judiciaire a du mal à assurer son indépendance, sa rationalité et sa probité.
Nous ne sommes plus étonnés de l'incapacité de la justice à se pencher sur les dossiers des assassinats politiques qui moisissent depuis des années dans ses tiroirs. Nous ne sommes plus surpris de la nonchalance avec laquelle notre justice traite les incalculables affaires de corruption. Et nous ne sommes plus stupéfaits de l'inaction de la justice face aux bandits destructeurs des piliers de notre économie et qui continuent de bomber le torse dans le bassin minier et les gisements pétroliers. De même, nous ne sommes plus ahuris de l'indifférence de la justice face aux casseroles assourdissantes que trainent derrière eux de nombreux députés.
Dix ans de désordre, d'anarchie et d'incurie à tous les niveaux ont fini par faire de nous des citoyens lassés, désabusés et blasés.
Une affaire absurde
Mais la justice a cette capacité de sortir de leurs gonds les citoyens les plus lassés, les plus désabuséset les plus blasés.
En effet, comment garder son calme, son détachement et son flegme quand on se trouve face à des affaires aussi absurdes que celle qui oppose la Haica, une structure constitutionnelle, à un média illégal ?
Cette affaire nous détourne du domaine de la justice et nous plonge dans le surréalisme. La Haica est une structure constitutionnelle dont le rôle est de protéger le paysage médiatique des parasites qui l'infectent. La radio créée par l'ancien imam et l'actuel député Said Jaziri est le prototype de ces parasites contre lesquels la Haica est constitutionnellement obligée de sévir.
Personnage trouble et ancien imam à Montréal, Said Jaziri fut expulsé du Canada en 2007. Selon le Los Angeles Times, le même personnage fut arrêté en 2011 près de San Diego en Californie « pour avoir franchi illégalement la frontière, caché dans le coffre d'une BMW ». Ce personnage se permet de créer une radio sans autorisation et dont l'origine du matériel de diffusion est pour le moins suspecte. Non seulement il a utilisé cette radio illégale dans sa campagne électorale, mais il continue de l'exploiter après son élection au parlement.
Les abus, les dépassements et les violations de la loi par ce média parasitaire sont tels que l'on est en droit de se demander pourquoi la Haica a-t-elle mis si longtemps pour la mettre hors d'état de nuire ?
Mais le jour où elle a finalement décidé d'appliquer la loi en confisquant le matériel de diffusion de cette radio illégale, la Haica se trouva dans la position d'accusée !!!
Le député-promoteur de la radio illégale porta sans rire une plainte pour « vol et tentative d'assassinat ». Et la justice, sans rire aussi, accepta cette plainte et ordonna une enquête sur la base des allégations insensées du propriétaire de la radio illégale.
L'image est surréaliste. Voilà le président de la Haica, un homme calme, honnête et intègre qui est accusé de « vol et tentative d'assassinat » par le promoteur d'une radio illégale au passé pour le moins trouble.
« Grave menace pour la sécurité nationale »
L'acceptation d'une telle plainte montre l'état de dévoiement dans lequel patauge la justice.
L'acceptation de la plainte insensée du propriétaire d'une radio illégale contre une instance constitutionnelle ne peut que ruiner une confiance déjà bien chancelante en la justice.
Que faire face à l'acceptation de la plainte d'un violeur de la loi contre l'instance chargée de l'appliquer ? Chercher la justice ailleurs. C'est ce que précisément la Haica semble déterminée à faire.
Un membre de la Haica, Hichem Snoussi, n'a pas tort d'expliquer que le problème devient « une menace grave pour la sécurité nationale », annonçant l'intention de l'instance constitutionnelle de porter l'affaire devant la justice militaire.
Comme dans l'affaire du député Rached Khiari, terré dans sa cachette, les responsables de ce qu'il faut bien appeler le désastre tunisien et leurs porte-voix ne manqueront sûrement pas de se déchainer contre « les ennemis de la révolution », « les adversaires de la démocratie », « les nostalgiques de la dictature » et « les fossoyeurs de la justice ».
Mais tout le monde sait que les « ennemis de la révolution » sont ceux qui l'ont détournée de ses objectifs. « Les ennemis de la démocratie » sont ceux qui l'ont travestie en en faisant l'arbre qui cache la forêt de la corruption et de la déprédation. « Les fossoyeurs de la justice » sont ceux qui l'ont infiltrée pour en faire un instrument au service des amis et une arme pour se débarrasser des ennemis. Quant aux « nostalgiques de la dictature », ils ont bien des raisons pour justifier leur nostalgie En un mot, entre vivre digne sous « la dictature » et mendier les moyens de sa subsistance sous « la démocratie », le choix n'est pas cornélien. Il est évident.
* leconomistemaghrebin


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.