Un communiqué vient d'être publié récemment par Médiaterre, un organe d'information sur le développement durable, autour de la qualité et de la disponibilité de l'eau en Tunisie. Ce communiqué fait état des résultats d'une étude réalisée avec l'aide de la Banque Mondiale, autour des coûts de dégradation des ressources en eau. Les résultats sont très intéressants, et laisse craindre le pire autour de la situation hydrique en Tunisie. Avec une disponibilité de l'eau de 470 m⊃3;/personne soit moins de 50% de la moyenne de la région MENA, la Tunisie est déjà un pays soumis à un stress hydrique. Les quantités d'eau limitées sont inégalement réparties à travers le pays et intensément utilisées. Cette situation a posé de sérieux défis tels qu'une dégradation accrue et un risque d'épuisement. Afin d'évaluer les coûts de dégradation des ressources en eau, un rapport a été élaboré avec l'appui de la Banque Mondiale. Le premier chapitre de ce Rapport introduit les principales problématiques de l'eau en Tunisie et les objectifs de l'étude. Le Chapitre 2 présente un aperçu des techniques et méthodes utilisées pour l'évaluation économique. Les Chapitres 3 à 8 évaluent les impacts de la dégradation de l'eau sur les principaux secteurs économiques. Le Chapitre 9 discute l'importance des coûts estimés et présente quelques recommandations. En fait, ce Rapport fait suite à une étude précédente qui a estimé le coût annuel de dégradation environnementale de l'eau, de l'air, du sol, de la zone côtière et des déchets à 2,1% du PIB en 1999. Dans cette étude, la dégradation de l'eau a compté pour la plus grande part du coût global, soit 0,6% du PIB. Ce rapport vise à fournir une analyse plus étendue du coût de dégradation de l'eau en Tunisie. En particulier, il examine les impacts de la salinité de l'eau, de la contamination, de l'hydromorphie, de l'envasement des barrages et de la surexploitation des nappes sur les principaux secteurs économiques. En analysant la dégradation de l'eau dans un pays connaissant un stress hydrique comme la Tunisie, il est important de distinguer entre les coûts liés à la rareté de la ressource, et le coût additionnel dû à l'utilisation non optimale de la ressource. Ce rapport focalise seulement sur cette dernière. Bien sûr, ces problèmes sont généralement liés car la dégradation de la qualité qui exerce une pression additionnelle sur les ressources non dégradées restantes. Il est parfois difficile, sinon impossible, de séparer les problèmes selon la cause. La précision des estimations est souvent conditionnée par plusieurs limitations. Dans certains cas, des contraintes de données ont imposé l'utilisation d'hypothèses et de simplifications ; des hypothèses conservatrices ont été faites dans de tels cas. Dans d'autres cas, des contraintes de données ont été si fortes qu'il n'a pas été possible de faire d'estimation. Par conséquent, toutes les évaluations devraient être considérées comme des ordres de grandeur plutôt que des valeurs précises des dommages. Pour refléter cette incertitude, plusieurs estimations sont présentées comme un intervalle de valeurs plutôt que des chiffres précis. Le rapport s'adresse principalement aux responsables politiques tels que les ministères (Ministère de l'Environnement et de Développement Durable, Ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques et l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral) ainsi qu'aux agences nationales de services publics (SONEDE, ONAS) et au public en général. En assignant des valeurs monétaires à la dégradation environnementale, l'étude : - fournit un mécanisme utile de classer les coûts sociaux relatifs des différentes formes de dégradation ; - offre aux responsables politiques un instrument permettant d'intégrer l'environnement dans les décisions de développement économique ; - permet de comparer les dommages dus à la dégradation de l'eau aux autres indicateurs économiques ; - donne au Ministère de l'Environnement un instrument pour discuter l'importance de la protection de l'environnement en termes économiques, dans le même langage utilisé par les Ministères des Finances et de l'Economie. S.R