Selon une étude d'UBS Dans son dernier rapport, intitulé « UBS research focus », Le « UBS Wealth Management Research » conclut à un rythme de croissance économique mondiale moins rapide qu'au cours des dernières décennies et à une révision probable à la hausse des anticipations d'inflation. Compte tenu du pessimisme affiché, les bénéfices des entreprises tendront sans doute à nouveau vers une croissance plus durable, quoique plus faible que celle qui prédominait avant la crise, notamment au sein du secteur financier. Le rapport souligne cependant que les fondamentaux continuent de soutenir une forte croissance dans les marchés émergents une fois le pire de la crise financière passé. Alors que les plans de relance gouvernementaux prennent toute leur mesure, les auteurs estiment que les actifs plus risqués semblent bon marché, que les actifs perçus traditionnellement comme des valeurs refuge, comme les emprunts d'Etat nominaux, sont chers et que le dollar US restera sous pression. Le dernier UBS research focus, «La crise financière et ses conséquences», expose en détail les origines de la crise actuelle, en examine les conséquences probables et en explique les répercussions possibles sur les placements. Les auteurs estiment que les politiques publiques joueront dans les années à venir un rôle de plus en plus important dans la physionomie de l'économie et des marchés financiers. Le rapport examine également les répercussions structurelles à long terme sur l'économie, le secteur financier et les perspectives de rendement de différentes classes d'actifs. Moins de croissance et plus d'inflation en perspective UBS Wealth Management Research s'attend à un ralentissement de la croissance économique à long terme en raison de la généralisation du processus de désendettement et du durcissement de la réglementation consécutifs à la crise financière. Ceci confirme sur le long terme une tendance déjà amorcée par le vieillissement actuel de la population. En conséquence, les Etats abordent la perspective d'une dérive des déficits et d'une croissance molle avec une marge de manoeuvre restreinte. Les ratios dette/PIB devraient s'envoler à moins de coupes dans les dépenses discrétionnaires et obligatoires (programmes sociaux et service de la dette) ou d'une hausse de la pression fiscale. Dans les pays les plus touchés par la crise financière, les responsables politiques pourraient être tentés d'utiliser l'inflation comme un antidote à l'envolée de la dette publique. Les auteurs prévoient également une révision à la hausse des anticipations d'inflation, conséquence des politiques de relance économique. Une fois la crise financière résolue, les responsables politiques seront confrontés à un casse-tête : faire en sorte que les liquidités injectées massivement par les gouvernements et les banques centrales ne débouchent pas sur une poussée inflationniste. Mais étant donné les craintes récurrentes de déflation, les responsables politiques pourraient tarder à durcir leurs politiques monétaires. En outre, l'inflation intensifierait le processus de désendettement car, en réduisant la valeur réelle des dettes en souffrance, ses conséquences sur la redistribution des richesses sont importantes. Les emprunts d'Etat nominaux sont chers Compte tenu de la faiblesse cyclique des rendements des obligations, UBS Wealth Management Research estime que les emprunts d'Etat offrent actuellement un potentiel de rendement limité. Le seul scénario susceptible de profiter aux emprunts d'Etat nominaux serait celui d'une accentuation de la déflation qui, s'il ne peut être exclu, semble néanmoins improbable. Toutes choses étant égales par ailleurs, les auteurs en concluent que d'autres segments du marché obligataire présentent un profil de risque/rendement plus séduisant, à savoir les instruments du marché monétaire, les obligations indexées sur l'inflation et les obligations d'entreprises. La croissance des bénéfices vers un rythme plus durable La crise a eu un profond impact sur les principaux facteurs qui sous tendent les rendements des actifs. Selon les auteurs, une nette reprise des bénéfices semble peu réaliste et la tendance va vers des bénéfices structurellement moins élevés. Les secteurs d'activité ont des sensibilités différentes aux principaux facteurs qui sous tendent les bénéfices. Un moyen de réduire ces risques est la diversification du portefeuille. Dans l'ensemble, UBS Wealth Management Research estime qu'une croissance des bénéfices réels d'environ 2,5% aux Etats-Unis constitue un objectif réaliste. Bien que nettement inférieur au taux de croissance moyen des bénéfices observé dans les deux décennies qui ont précédé la crise financière, ce chiffre est plus ou moins conforme à la tendance de l'après-guerre. Une dynamique de bénéfices plus faible dans la finance Le secteur financier laisse augurer une réglementation accrue et une surveillance plus étroite. Toutefois, une réglementation trop stricte du secteur pourrait miner les efforts consentis pour dégripper le système financier et encourager le crédit. Une fois la crise résolue, les auteurs pensent que le secteur financier dans les économies développées sera soumis à une réglementation plus contraignante, avec à la clé des opportunités de croissance plus limitées que dans le passé. Après avoir surperformé les autres secteurs depuis les années 80, UBS Wealth Management Research s'attend à ce que le secteur financier affiche une croissance moins dynamique de ses bénéfices car la réglementation constitue une entrave aux activités les plus rentables et à forte croissance, que ce soit en raison des réalités du marché, d'une perte d'appétence au risque ou des contraintes réglementaires. Les actions Les actions ont tendance à générer leurs rendements les plus élevés après des périodes de tensions économiques extrêmes et de bouleversements sur les marchés financiers. Sans surprise, cela coïncide avec les périodes où les indices boursiers étaient au plus bas. Malgré les perspectives de faible croissance des bénéfices, les actions offrent un potentiel de rendement à long terme notable si, comme le prévoient les auteurs, l'environnement économique se stabilise. Une épée de Damoclès sur le dollar américain Selon UBS Wealth Management Research, le dollar américain reste vulnérable malgré une valorisation neutre à l'heure actuelle. La crise financière a trouvé son épicentre aux Etats-Unis, où les mesures de politique budgétaire et monétaire ont été nettement plus vigoureuses et plus spectaculaires que dans la zone euro, par exemple. Dès que la situation économique amorcera une stabilisation aux Etats-Unis, la surabondance de liquidités fera planer un risque majeur sur l'USD. De plus, l'architecture supranationale de la Banque centrale européenne devrait lui conférer plus de crédit dans la lutte contre l'inflation que pour ses homologues nationales, lesquelles pourraient être davantage mises sous pression par l'envolée des déficits et de la dette publique. L'euro s'en trouverait renforcé par rapport au dollar US, si des prévisions d'inflation divergentes devaient commencer à apparaître entre les deux zones, ce qui est de plus en plus probable, si l'on en croit le rapport établi par les auteurs.