«Je ne trouve pas les mots pour exprimer la douleur et le chagrin qui ont envahi mon cœur quand j'ai perdu mon fils Mohamed, âgé de 18 ans. Il est mort depuis 2 ans à cause d'un accident mortel devant la boulangerie de notre cité. Deux ans pleins de souffrances. Je n'oublierai jamais le visage de ce chauffeur fou de la camionnette qui a écrasé mon fils. Je ne peux jamais l'oublier, c'était comme une séquence d'un film. Pour cela, je conseille à tout le monde d'être prudent sur la route et de faire attention aux chauffards qui n'ont comme seul souci que de conduire à une vitesse folle», déclare Hadja Habiba.
Cette femme a vécu et vit encore un drame humain. Aujourd'hui, elle est choquée jusqu'à la fin de ses jours. Quand on regarde ses yeux, on remarque une tristesse indélébile sous l'impact d'un choc inoubliable. Malgré les compagnes de sensibilisation organisées chaque année par les associations nationales et internationales à l'adresse des conducteurs et des utilisateurs de la route, les accidents de la route tuent 12 millions de personnes dans le monde chaque année. Le record est détenu par la Russie avec 12 accidents pour 10 mille voitures et 35 mille morts par an. Dans notre pays, les accidents routiers tuent au moins 1.500 personnes par an. Cela est dû à plusieurs causes: l'excès de vitesse, la conduite sauvage, le non respect du code de la route, l'augmentation du parc automobile qui dépasse le seuil d'un million de véhicules, le retour des Tunisiens de l'étranger, l'encombrement du trafic routier dans les grandes villes, les mariages et d'autres facteurs qui provoquent encore la mort de milliers de citoyens. «J'ai été le témoin d'un accident épouvantable récemment sur le réseau routier du centre ville qui a causé la mort de deux personnes. Deux automobiles sont entrées en collision suite à une vitesse élevée des deux véhicules. Vraiment, ce qui est en train de se passer est une catastrophe humaine d'autant qu'on est à la veille du mois saint», affirme Anis, employé dans une entreprise d'immobilier.
Des chiffres qui font peur
Notons que les structures chargées de la prévention routière redoublent d'efforts chaque année afin d'assurer la sécurité routière pour les piétons, les conducteurs des véhicules et nos compatriotes de l'étranger. Cette campagne est a pour slogan «Un été sans accidents». Malheureusement, les chiffres récents du rapport annuel de l'Association tunisienne de la sécurité routière jettent un froid dans le dos. Dans un pays de 10 millions d'habitants, on compte 150 tués par million. Notons également que 40% du parc d'automobiles est concentré dans la zone des Berges du Lac, Gammarth, Ennasr et El Menzah. C'est pour cette raison que le plus grand nombre d'accidents est enregistré dans ces zones. «Durant la semaine dernière, trois accidents successifs ont été enregistrés du fait de l'excès de vitesse. La vie est un trésor, et ce que je vois tout le temps me fait mal au cœur», déclare Saousen, résidente à l'Ariana. Les accidents routiers constituent un fléau national. Ils engendrent des dégâts physiques et matériels immenses dus au manque de concentration lors de la conduite, le stress quotidien généré par la circulation et l'encombrement des véhicules sur les autoroutes, la vitesse élevée, le non-respect du code de la route. Le nombre de morts et de blessés augmente de plus en plus, malgré les campagnes de sensibilisation, et ce nombre fait encore peur.