Notre université est entrain de glisser de la périphérie vers le centre de la société occupant de plus en plus une place stratégique en tant que moteur de développement économique et ascenseur de promotion sociale. La fonction des l'universités, évolue en effet comme suit : Produire du savoir scientifique et l'intégrer aux besoins de la société, ---Former aux nouveaux métiers mobiles et évolutifs et ---Fournir un enseignement dont le référentiel évolue constamment. Cela nécessite impérativement une réforme permanente des programmes et contenus ; d'où la nécessité de l'accréditation internationale pour les universités et les certifications- produits pour les diplômés. Pour ce faire, une première chez nous : l'Université Paris- Dauphine implantera à la prochaine rentrée universitaire à la Soukra une antenne, baptisée «Université Dauphine à Tunis» (UDT). Elle commencera par des formations en sciences économiques, en gestion et en droit. Ses cours seront assurés par des enseignants français et tunisiens et seront sanctionnés par deux diplômes de Tunis- Dauphine et de Paris- Dauphine. Idem, d'autres universités européennes scrutent actuellement notre paysage universitaire et nos incitations comparatives pour s'y implanter à terme. Ceci dit, l'enseignement supérieur off-shore prolifère partout dans le monde notamment dans notre région arabe comme la GUC (German University of Cairo) en Egypte, la Sorbonne à Abou- Dhabi, la GJU (german jordan university), la GUT (german university of technology of Oman) et la King Abdallah university of science of technology à Djeddah. Toutes ces universités multinationales misent sur un taux d'étudiants étrangers dépassant les 30%. L'effet de ces universités étrangères délocalisées sur les pays récepteurs et notamment sur le nôtre est incontestablement positif et réside en les avantages suivants : --- Facilité de transfert Nord- Sud de technologies --- Echange et mobilité des ressources humaines (étudiants et professeurs) --- Diplômes accordés mieux adaptés au marché d'emploi international; ce qui pousse les universités locales à une mise à niveau qualitative permanente --- Comme la recherche scientifique ne peut plus se faire qu'en réseau, cela constitue une bonne occasion pour booster ce secteur et --- Cela constitue enfin une source d'entrée de devises par les étudiants étrangers, ainsi que par les étudiants nationaux nombreux ayant renoncé aux études en Occident (au nombre de 10 000 en France, 4000 au Canada, 2000 en Roumanie, 1800 en Allemagne…) En fait, l'implantation partout dans le monde d'universités étrangères est dictée par la mondialisation envahissante qui rend l'environnement professionnel de plus en plus complexe avec des défis de plus en plus grands dus surtout à : --- L' explosion sans précédent des connaissances et des technologies --- L' obsolescence rapide des machines et produits et --- L' immatérialisation du travail en général.
CO- DIPLOMATION ET ACCREDITATION INTERNATIONALE Ceci dit, il y aura prochainement bel et bien une co- diplomation entre certaines de nos universités publiques et l'université de Toulouse ; ainsi qu'entre certaines de nos universités privées avec celles de Dauphine- Paris et de Munich en Allemagne. Comme la science n'a plus de nationalité ni de géographie et en prônant l'ouverture, l'université tunisienne cherche ainsi de gagner la bataille de la qualité après avoir gagné celle de la quantité. En plus, avec cette approche, elle trouvera un financement d'appoint non négligeable, utile dans ces temps de marasme économique. Bref, réformer l'université ne consiste plus seulement, comme le croient encore aujourd'hui certains, à la capacité à organiser la connaissance pour former des citoyens responsables, compétents et civilisés... En plus de cela et sans perdre de vue l'économie, il s'agit d'une réforme qui devrait répondre le mieux et le plus vite possible aux besoins et aux aspirations des entreprises.