Deux mères me manquent cruellement ma mère et ma patrie. Celle qui m'a donné la vie et celle qui a donné du sens à ma vie. La lumière s'éteint sur elles comme elle va s'éteindre sur moi La vie a-t-elle du sens quand on perd deux amours à la fois ? La terre qui vient de les ensevelir sera un jour la mienne Aucune force ne peut m'aider à vaincre ma douleur himalayenne En perdant les deux sources qui irriguent ma vie d'un seul coup Mon existence est comme un champ de ruine livré aux loups Orphelin à tout jamais de mes deux mères, quel destin amer Ma Tunisie est morte, ma mère est morte, ma vie est enfer Ce monde où règnent les charognards, est un monde infâme, Il n'est pas le leur, non plus le mien, le nôtre est humain Policé, sublime et brillant comme un diamant dans son écrin Dépourvu de ma substance vitale et de ma moelle épinière Plus de force, plus de souffle de vie, plus d'atout-maître La partie qui reste à jouer, est déjà perdue avant d'avoir débuté Mon univers s'est écroulé, plus rien auquel je peux m'arc bouter Quel chemin emprunter, dans un monde obscur et sans lumière Du haut de la falaise, j'entends le vent hurler sa colère sur la mer Fracassant les vagues à ses pieds, aux écumes grises et noires Les couleurs de la rage non pas de vaincre mais d'échoir Sur les rives mystérieuses de ce monde où sont mes deux mères Que sera ma vie sans elles, alors qu'elle a perdu toute sa saveur. Devenu comme un bateau ivre, les vagues en feront leur festin. Plutôt finir dans les ventres des requins que cet amer destin.