Il est très tôt pour les statistiques. Les chiffres clé de l'été 2009 sont à la hausse. On se marie bien en Tunisie. La cuvée estivale a vu défiler devant Monsieur le Maire des milliers de jeunes…et adultes. La tranche des 21-30 ans est sur une courbe ascendante. Côté villes, dans chaque quartier ou presque, les You You, après ceux du bac, ont fusé partout. C'est une des grandes dates dans la vie des Tunisiens. Le mariage reste l'union sacrée à laquelle, il faut pourvoir par des moyens pécuniaires, chacun (ou chacune) selon l'état des réserves, des économies. Le prestige, le snobisme, le « m'as-tu-vu » des années précédentes ont cédé le pas au mariage « conventionnel ». Pas trop de dépenses juste l'essentiel –ou presque…2009, l'année de la récession, de la hantise du futur, de la peur …sais-t-on jamais ? Certes, il y a quelques éclats de crise mais les Tunisiens ont adopté le style à « l'Egyptienne ». Le mariage même en temps de déluge !!!L'union sacrée plutôt que de se sacrifier devant l'autel des indices boursiers et autres pièces comptables. Chez la « High », beaucoup d'unions ont été scellées avec des moyens surdimensionnés, mais on sent l'effet de la nouvelle génération …Les parents, sont désormais plus soucieux d'intégrer leurs enfants dans le cocon social. Une forme de responsabilisation avant l'heure. C'est d'autant plus vrai avec la mondialisation, les NTIC, internet et autres attraits-qui peuvent constituer des dérivatifs à l'extrême. Donc les amours cachés, les amourettes, ne sont plus un jardin secret. Le portable, cet outil de communication a contribué à la mise à jour des « I love you » écrit dans le temps dans une missive …L'impact des SMS !!!. Les parens sont à jour côté cœur…les soft messages short, indiquent, à quel degré on s'entiche de l'autre. Les « appels entrants » font le bonheur des unes et des autres. Bref…tout fini bien. On « sent » actuellement l'état d'âme de ses enfants mieux qu'un psy. L'ordinateur a aussi un grand apport dans les nouvelles relations-Homme-femme. Le facebook a remplacé le jardin des amoureux. On évite le Belvédère, ça fait vieux jeu !!! Les heureux événements ont débuté très tôt cette année. Ramadan oblige, la sainte alliance s'est voulue hâtive, sans dépenses excessives. L'essentiel c'est le bonheur, le reste, on improvisera. En milieu rural, la saison a été très très bonne !!! Une récolte abondante, des records jamais atteints et vive les mariés !!! C'est une notion vieille comme le temps. Les ruraux sont très susceptibles. C'est en rapport avec l'apport de la terre qu'on s'organise. Dans les années de vaches maigres, les parents restent récalcitrants…Les Unions se font rares lors des périodes dites maigres ; car la terre nourrit et constitue le seul vecteur ou accélérateur des mariages. Dieu merci l'année 2009 a été excellente. Dans les « douars », les villages, on se complait à visionner les mariages-les portables dotés d'appareil photo- et enregistrer pour l'éternité-ou presque-l'heureux événement. Les Tunisiens ont adopté cette année une attitude raisonnée. L'engouement vers les étrangères n'attire plus. En effet, L'Europe en durcissant les lois anti-immigration a entravé la recherche d'une âme –sœur blonde ou rousse !!!Certes, une infinité d'unions ont eu lieu mais c'est des cas rarissimes. Les mariages cet été ont prouvé la maturité des nouveaux élus dans le choix, l'organisation et les dépenses. Certes, les troupes folkloriques, les salles de fête, l'évémentionnel et les fleuristes ont bien profité de cette recrudescence des mariages mais beaucoup n'ont pas réussi une « campagne » record fait rarissime, dans le sud tunisien où une grande proportion d'expatriés étaient parmi les leurs cet été. Mais, certains ont remarqué l'absence des fastes d'autan. Dizaines de moutons égorgés …L'heure est à la réserve. Juste l'essentiel Jamel.D est originaire de Tataouine ; il nous a exprimé son étonnement. Les années passées, il était ébahi par la « Tachiida » qui allait jusqu'à 1000 Euros. Cet été, on est raisonnable côté dépenses. La crise économique sans aucun doute. Fait surprenant, même les supports des petites annonces-matrimoniales ont enregistré une baisse notable dans les colonnes des médias. Une remarque s'impose ici, la vie à deux impose une clause principale de nos jours. La notion de femme au foyer a disparu ou presque. Ceux qui ont inséré une annonce exigent à 90% une « situation stable ». Donc un travail, une rentrée d'argent, ou une rente. Tel H. 56 ans, retraité qui vient de convoler avec une jeunesse de 26 ans !!!...ses propriétés lui rapportent suffisamment pour la dépense. Pourtant, il s'est marié normalement. Ni fastes ni superflus…et la dulcinée est contente. Une belle lune de miel qui s'éternisera on l'espère sans souci d'argent.