Quand on est véritablement surchargé de travail, c'est comme si on essayait de verser dans un verre à pied le contenu d'un seau rempli d'eau sans perdre une goutte dans l'opération : on reste dans une situation absurde. Le nombre de personnes qui souffrent d'une surcharge de travail va croissant ; et trop souvent, elles acceptent cette surcharge en y voyant une composante inévitable de la vie moderne. Or accepter une surcharge chronique de travail, c'est accepter le stress à plus ou moins brève échéance. 1. Les raisons de la surcharge de travail Dans certains cas, il est bien évident que la surcharge de travail peut tenir à la situation économique d'une entreprise : c'est le cas lorsque la trésorerie ne permet pas que l'entreprise embauche le personnel nécessaire ; les effectifs existants doivent alors absorber la surcharge de travail. Mais ce qui nous intéresse, c'est la surcharge de travail d'un individu en particulier qui, en fait trop. Si vous avez trop de travail, c'est vraisemblablement que vous avez tendance à dire « oui » trop souvent : oui à votre supérieur hiérarchique, oui à vos clients, oui à vos subordonnés. Si vous en faites trop, il faut que vous vous arrêtiez pour réfléchir un peu et analyser la situation. Vous êtes intoxiqué, et en tant que tel, vous risquez un certain nombre de troubles. 2. Agissez Analysez d'où viennent les pressions qui pèsent sur vous. Si votre surcharge de travail est quasiment chronique, c'est que votre planning n'est pas réaliste. A chaque fois que vous n'arrivez pas à boucler dans une journée ce que vous aviez prévu, demandez-vous qui, de votre patron ou de vous, manque de réalisme. Ne vous emballez pas. Remémorez-vous les moments où vous vous êtes trouvé sous pression. Faites la liste de toutes ces circonstances. Avec le recul, trouvez-vous encore que tout cela était si important ? Il n'existe aucun job qui mérite de passer avant votre santé. Ne rejetez pas toute la responsabilité sur votre paresse. D'une façon ou d'une autre, nous sommes tous un peu paresseux. Les gens qui réussissent aiment dire qu'ils sont paresseux, c'est-à-dire qu'ils cherchent en permanence comment faire les choses plus vite. Evacuez le problème Si vous êtes sur le point de craquer, allez faire un tour (le fait de se dégourdir les jambes et de respirer un peu d'air frais est un bon stimulant pour l'esprit ; mais le plus grand bienfait de cet exercice, c'est qu'il rappelle à l'intéressé qu'il est lui-même plus important que ses problèmes. Evaluez le temps qui vous est nécessaire. Si, en plus, vous savez à peu près combien de temps vous pouvez contrôler, vous éviterez de vous lancer dans ce qui ressemble à une mission impossible. Mettez –vous d'accord sur vos priorités. Ne laissez pasvos supérieurs hiérarchiques vous dire : « Tout est prioritaire, je veux que tout soit fait. » Vous devez être capable de choisir le dossier dont vous vous occuperiez si vous n'avez pas le temps de n'en traiter qu'un seul. Avant tout, rappelez-vous régulièrement que le temps n'est pas extensible. Vos objectifs pourront changer, votre patron pourra absorber une pression plus grande, vos clients pourront accepter d'autres délais ; en tout état de cause, c'est la durée du temps.
3. Quelques objections « Tout cela, c'est bien beau, mais on voit bien que vous ne connaissez pas mon patron : je ne peux pas aller lui dire que j'ai trop de travail, il le prendrait très mal. » Que pensez-vous si vous surpreniez l'un de vos subordonnés à dire ce genre de choses ? Il y a gros à parier que vous préféreriez vous expliquer entre vous avant d'arriver à un problème. Alors, allez voir votre patron et discutez avec lui, proposez toujours une autre solution pour régler le problème. « Je suis d'accord avec vous, mais je n'ai pas le temps de régler le problème » Mais rappelez-vous de la dernière fois que vous avez pris le temps de régler vos problèmes de surcharge de travail : est-ce que vous n'avez pas trouvé que votre job était finalement plus facile que vous ne le pensiez ? « Oui, mais je ne peux pas. Je ne sais jamais de quoi sera faite la minute suivante : dans mon job, je suis interrompu en permanence » Il n'y a que quelques cadres dirigeants qui subissent des interruptions continues : ils ont à peine le temps de raccompagner un visiteur ou de raccrocher le téléphone qu'ils sont à nouveau sollicités. Mais c'est une situation exceptionnelle. Si tel est votre cas, vous pouvez accepter la situation mais aussi toutes ses conséquences ; autrement dit, renoncez à être créatif, à rédiger des rapports, à établir des budgets… Il est plus vraisemblable de penser que vous manquez de fermeté avec votre entourage. Il ne suffit pas de traiter les interruptions, il faut que vous passiez plus de temps à réfléchir à des problèmes potentiels qu'à résoudre des problèmes existants.