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Rapport annuel du FMI
Publié dans L'expert le 30 - 09 - 2009

Ebranlée par la vaste crise financière née sur les marchés des pays avancés en 2007, l'économie mondiale s'est enfoncée en 2008–09 dans la récession la plus profonde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le Rapport annuel du FMI pour 2008 avait bien mis en évidence les risques que faisait peser sur l'économie mondiale la propagation de la crise financière, mais celle-ci a continué de s'étendre à un rythme plus rapide que prévu au cours de l'exercice 2009, malgré les mesures vigoureuses adoptées par les principaux pays.
Les pays émergents et les pays à faible revenu, qui, peu exposés aux actifs liés aux créances hypothécaires américaines, avaient été relativement peu touchés par les turbulences financières, ont été pris dans la tourmente lorsque les marchés internationaux du crédit, le crédit commercial et de nombreux marchés des changes ont eux aussi connu de graves difficultés.

2008-2009 : contraction de la production et des échanges mondiaux :
L'intensification des tensions financières a entraîné une contraction sans précédent de la production et des échanges mondiaux durant l'exercice en se propageant par différents canaux. Le resserrement du crédit et la chute brutale du prix des actifs, relayés par le système bancaire, ont rapidement fait sentir leurs effets sur de nombreux pays et secteurs de l'économie mondiale, effets qui ont été amplifiés par l'effondrement de la confiance des consommateurs et des entreprises.
Des mesures très diverses et parfois non conventionnelles ont permis de stabiliser quelque peu les marchés pendant l'exercice, mais elles n'ont pu mettre un terme aux interactions négatives entre l'intensification des turbulences financières et le ralentissement de l'activité. L'activité économique et le commerce de marchandises se sont effondrés au dernier trimestre de 2008 sur tous les marchés et la chute s'est poursuivie à un rythme soutenu pendant les premiers mois de 2009. Le PIB mondial a reculé de plus de 6 % (en chiffres annualisés) au quatrième trimestre de 2008 et au premier trimestre de 2009. Les pays avancés ont été durement éprouvés par les difficultés financières et la dégradation des marchés immobiliers. Les pays émergents d'Europe et de la Communauté des Etats indépendants (CEI), dont la croissance était amplement alimentée par les entrées de capitaux, n'ont pas tardé à subir d'importants dommages transmis par les circuits financiers. Les pays qui étaient largement tributaires des exportations de produits manufacturés, comme ceux d'Asie de l'Est, le Japon, l'Allemagne et le Brésil, ont été frappés de plein fouet par la chute de la demande sur les marchés d'exportations. Les pays d'Afrique, d'Amérique latine et du Moyen-Orient ont souffert de l'affaissement des prix des produits de base, du déclin de la demande d'exportations, et de la baisse des envois de fonds des travailleurs émigrés et des entrées de capitaux étrangers. En effet, une correction brutale au troisième trimestre de 2008 a mis fin à l'envolée des prix des matières premières. L'indice des prix des produits de base du FMI a fléchi de près de 55 % au second semestre de 2008. Ce brusque repli s'explique essentiellement par le ralentissement mondial de la demande de produits de base. En particulier, la contraction plus marquée que prévu de l'activité dans les pays émergents et les pays moins développés au milieu de 2008 est l'une des principales causes de la baisse brutale des prix, qui se sont à peu près stabilisés à la fin de l'année.
Les produits de base étroitement associés à la fabrication de biens d'équipement ont été les plus atteints tandis que les prix des produits dont la demande est moins sensible au revenu, comme les produits alimentaires, ont accusé un repli plus modéré.
Dans la plupart des régions, les pressions inflationnistes se sont rapidement atténuées et l'atonie croissante de l'activité a contenu les tensions sur les prix. Dans les pays avancés, le taux d'inflation non corrigé est passé au-dessous de 1 % au début de 2009. L'inflation a sensiblement diminué dans les pays émergents, même si, dans certains cas, la dépréciation de la monnaie en a freiné la baisse. C'est dans ce contexte que des programmes nationaux et internationaux ont été engagés pour stabiliser le système financier en ripostant de façon concertée à la crise..

Les pays avancés, frappé de plein fouet :
Dans les pays avancés, la situation s'est rapidement détériorée après la faillite, en septembre 2008, d'une grande banque d'investissement américaine (Lehman Brothers), l'apport d'aide publique à la plus grande compagnie d'assurance américaine (AIG) et les interventions effectuées dans plusieurs autres établissements d'envergure systémique aux Etats-Unis et en Europe. Ces événements ont fait naître des doutes sur la solvabilité de nombreux établissements financiers réputés. En conséquence, les grandes opérations de financement ont cessé, les marchés de la dette extérieure ont fermé, et le reste du système financier mondial est entré dans une phase de désendettement désordonné.
Les flux internationaux bruts de capitaux se sont contractés en s'orientant plutôt vers les pays dotés de marchés plus liquides et protégés. Le dollar des Etats-Unis et le yen se sont sensiblement redressés en termes effectifs réels au second semestre 2008, tandis que l'euro est resté généralement stable.
À la fin de 2008, les marchés financiers s'étaient stabilisés, mais ils sont restés tendus pendant le reste de l'exercice. De nombreux marchés boursiers sont demeurés à un niveau inférieur de plus de 40 % aux pics atteints précédemment. Après avoir accumulé pendant des années un endettement record, les établissements financiers et les ménages ont entamé un douloureux exercice de désendettement. Ce processus a été rendu nécessaire par la dépréciation des actifs bancaires, qui s'accentuait avec la détérioration de la solvabilité, et par la révision des choix inter temporels des ménages et de certaines entreprises en matière d'épargne. De nombreux éléments du système bancaire «fantôme» qui reposaient sur un fort effet de levier sont en passe de se résorber. Les tensions financières provoquées par ce cycle de désendettement ont été généralisées et persistantes, ce qui témoigne des interactions négatives entre la sphère financière et l'économie réelle. Sous l'effet de la baisse de la production, le risque de faillite des entreprises et des ménages s'est accru et, avec lui, les écarts de crédit ainsi que les pertes sur prêts aux bilans des banques. Au quatrième trimestre de 2008, les pays avancés ont enregistré une chute sans précédent de la production (70 % en chiffres annualisés).
Des mesures d'envergure ont été prises rapidement pour contrer la crise pendant l'exercice, mais elles ne sont pas parvenues à enrayer la spirale baissière. Les autorités nationales ont adopté des stratégies diversifiées comprenant une injection continue de liquidités, l'extension de la garantie des dettes bancaires, l'apport de fonds publics pour recapitaliser les banques, et des programmes visant à résoudre le problème des actifs dévalorisés. Certaines de ces dispositions, surtout celles qui concernent le traitement des actifs compromis, manquaient de précision du fait qu'elles avaient été adoptées dans l'urgence et n'ont donc pas permis, dans un premier temps, de lever l'incertitude entourant ces actifs. Les banques centrales ont recouru à des instruments classiques et inédits pour desserrer le crédit et ont abaissé les taux directeurs jusqu'à des niveaux jamais atteints auparavant, mais la croissance du crédit n'en a pas moins globalement ralenti.
De vastes plans discrétionnaires de relance budgétaire ont été mis en place en Allemagne, en Chine, en Corée, aux Etats-Unis, au Japon et au Royaume-Uni. Ce n'est toutefois qu'à la fin de 2009 et en 2010 que l'effet de l'augmentation des dépenses sera le plus sensible.
Aux Etats-Unis, la crise financière la plus grave depuis la crise des années 30 a provoqué une profonde récession. La compression du crédit s'est accentuée et la dépréciation des actifs s'est poursuivie. Une grande incertitude, des pertes substantielles de richesse et la perspective d'une baisse des revenus ont fait tomber la confiance des consommateurs au plus bas niveau jamais atteint et engendré une forte hausse des taux d'épargne. Le recul de la consommation a entraîné une chute de plus de 6 % du PIB réel au quatrième trimestre de 2008 et de 5,7 % au premier trimestre de 2009, le taux de chômage atteignant quant à lui 8,5 %.
En Europe, les systèmes financiers ont subi un choc nettement plus prononcé et plus durable que prévu, la riposte macroéconomique a en général tardé et la forte réduction des dépenses des ménages et des entreprises a provoqué un effondrement de la confiance. L'exposition aux actifs américains a eu de vastes répercussions dans le système bancaire en raison des liens étroits entre les grands établissements financiers européens et de leur endettement élevé. Dans la plupart des pays avancés, l'activité s'est fortement contractée au cours de l'exercice 2009.
En Asie, les pays avancés ont été les plus durement frappés en raison de leur plus grande exposition au repli de la demande extérieure, notamment en ce qui concerne les biens de consommation. L'économie japonaise a enregistré au quatrième trimestre de 2008 une contraction de 14 % en taux annualisé, la robustesse du yen et le resserrement relatif du crédit ayant aggravé les problèmes du secteur des exportations.

PAYS EMERGENTS
Les pays émergents d'Europe ont été très durement touchés par le repli des flux internationaux bruts de capitaux et la fuite devant le risque. Nombre d'entre eux étaient fortement tributaires des apports de capitaux des banques occidentales pour soutenir localement l'expansion du crédit. Les engagements internationaux intra-européens des banques étaient considérables et, dans les pays émergents d'Europe, beaucoup de banques étaient détenues par des établissements étrangers en difficulté. La situation s'est brutalement dégradée à l'automne 2008 : on a observé une hausse généralisée des marges sur les titres souverains et les monnaies se sont rapidement dépréciées dans les pays dotés de régimes de change souples.
Le reflux de la demande d'importations dans les pays avancés, conjugué à l'effondrement des prix de l'immobilier, à la pénurie de crédit et à la dépréciation des monnaies dans un contexte d'asymétrie prononcée des bilans, a entraîné des ajustements très brutaux, voire de véritables crises dans certains pays. Face à l'effondrement des exportations et de la production et à la diminution des recettes publiques, plusieurs pays ont reçu une aide du FMI et d'autres institutions financières internationales pour financer leur balance des paiements.
Ce sont les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) qui ont connu le retournement de situation le plus prononcé l'an dernier. Ils ont en effet subi trois grands chocs : l'interruption ou la forte réduction des fi nancements extérieurs, la chute de la demande sur leurs marchés d'exportation et l'effondrement des prix des matières premières, notamment ceux de l'énergie.
Dans plusieurs de ces pays, le système financier était très ouvert et, par conséquent, plus sensible aux turbulences financières sévissant à l'étranger. Après des années de croissance vigoureuse, la production devrait reculer de plus de 5 % en 2009.
L'inflation n'a pas autant ralenti que dans d'autres pays émergents du fait que la dépréciation monétaire s'est répercutée sur les prix. L'affaiblissement des monnaies a imposé une charge très lourde aux entreprises non financières des pays qui avaient contracté des emprunts en monnaies étrangères, ce qui les a obligées à réduire considérablement leurs investissements et à procéder à des licenciements massifs.
L'Amérique latine a subi les trois mêmes chocs que les pays de la CEI, mais leur effet global a été moins prononcé qu'en Europe en raison de la solidité relative des bilans publics et privés, de la moindre exposition des systèmes financiers, en termes d'engagements, aux systèmes bancaires des économies avancées, et du rôle d'amortisseur que le taux de change a pu jouer dans plusieurs grandes économies. La crise fi nancière n'en a pas moins provoqué un effondrement des cours boursiers à la fin de 2008, une flambée des coûts de financement, et un bond des écarts de rendement sur les obligations émises par les entreprises et les Etats.
L'effondrement des cours du pétrole au cours de l'exercice a eu des répercussions notables sur les économies du Moyen-Orient et d'Amérique latine. Les autres pays ont été ébranlés par le repli des exportations, du tourisme, des envois de fonds des travailleurs expatriés, et de l'investissement direct étranger.

PAYS À FAIBLE REVENU
Bien que les pays à faible revenu (d'Afrique subsaharienne notamment) aient assez peu de relations financières avec les pays avancés, rares sont ceux qui ont pu échapper à la tourmente. Le repli de la demande d'exportations a été aggravé par le fléchissement des prix de la plupart de leurs produits. Cependant, la baisse des prix mondiaux des produits de base a aussi favorisé le recul de l'inflation et compensé la dégradation des termes de l'échange. Si les prix des produits de base ont diminué à l'exportation, ils ont aussi baissé à l'importation, notamment pour les produits alimentaires et les carburants, ce qui a souvent eu pour effet de relever le revenu réel des couches les plus démunies de la population.
En revanche, la chute des envois de fonds des travailleurs émigrés, le resserrement du crédit au niveau mondial et le recul de l'investissement direct étranger ont entraîné une détérioration des soldes extérieurs. La situation des finances publiques des pays à faible revenu s'est globalement dégradée, en raison surtout du retournement prononcé des soldes budgétaires de certains pays exportateurs de pétrole. Pour d'autres pays, la dégradation des finances publiques était généralement justifiée et dûment prise en compte dans les accords avec le FMI. En effet, les autorités de ces pays ont pris des mesures pour préserver la stabilité macro-économique et consolider les succès remportés ces dernières années au prix de tant d'efforts dans la lutte contre la pauvreté.
Cependant, face à la raréfaction des financements disponibles pour couvrir les déficits extérieurs, les pays confrontés à de lourdes contraintes de financement intérieur et extérieur ont demandé de nouvelles aides aux bailleurs de fonds.


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