«Le rôle de l'éducation dans le champ migratoire méditerranéen», tel est le thème du séminaire organisé, du 2 au 3 octobre courant, par le Comité Tunisien de Suivi du Congrès d'Alger, en partenariat avec la délégation de l'Union européenne en Tunisie. Ce séminaire a été présidé par Mme Fatima Zahra Malki Ben Soltane, expert-coordinatrice du Comité Tunisie-MEI, pour le dialogue Sud-Nord, MM. Charles Ferdinand Nothomb, vice-président du Mouvement Européen International, Adrianus Koetsenruijter, Ambassadeur chef de la délégation de la Commission, Mohamed Aziz Ben Achour, Directeur Général de l'ALECSO et Hatem Ben Salem, ministre de l'Education et de la Formation en Tunisie. Cette manifestation portera sur trois axes principaux, en premier lieu «l'éducation face aux besoins de la migration», en second lieu «l'éducation, vecteur pour une bonne organisation de la migration» et en troisième «l'éducation, facteur d'une bonne intégration des migrants».
Les flux migratoires: un phénomène ancestral Les flux migratoires constituent un phénomène ancestral mais qui s'est intensifié suite au progrès d'abord des moyens de transport, ensuite des techniques de communication. Les multiples facteurs économiques et sociaux ont sollicité et encouragé le flux migratoire du Sud vers le Nord. Ils ont, également, sollicité l'inversion des mêmes facteurs (transformation des modalités de production, développement de l'économie numérique, délocalisation des entreprises…) qui a imposé une politique restrictive des flux migratoires de la part des pays d'accueil au moyen de bannières juridiques, d'enceintes murales de séparation, d'appel à la mobilisation sociale. Par ailleurs, plusieurs efforts sont déployés pour arrêter ou limiter l'inexorable flux migratoire, essentiellement clandestin mal organisé à partir d'embarcations de fortune et de traversées en soutes à bagages, motivé par un cumul de désespoir et bravant au pire une fin tragique ou, au mieux, un refoulement sans autre forme de procès.
L'approche éducative: une approche plus approfondie L'approche éducative est de nature à permettre d'orienter le mouvement migratoire, non pas comme un marché, mais plutôt comme un échange de compétences dans le cadre d'une coopération économique, culturelle et sociale bien comprise et en termes de réciprocité entre les nations. L'éducation a, en fait, un rôle à jouer pour canaliser les flux migratoires. Ainsi, elle a un rôle primordial pour la construction de la cohésion dans les sociétés pluriculturelles ou multicommunautaires. De par l'approche éducative, une approche sécuritaire, mise en œuvre depuis quelques années s'avère, malgré des résultats à court terme, insuffisamment efficace pour s'ériger contre «toute la misère du monde».
Les efforts déployés par l'UE L'Union européenne veut gérer les migrations légales de façon cohérente et tente de se pencher sur ses causes premières dans les pays où le taux d'émigration est élevé, et ce, en visant tous les facteurs pertinents comme l'éducation, l'emploi, la gouvernance et l'évolution démographique. En matière d'éducation, la commission soutient substantiellement, et depuis longtemps, la politique nationale de développement des ressources humaines. Depuis l'an 2000, le soutien de l'UE au développement de l'éducation en Tunisie a atteint les 270 millions d'euros sans compter les programmes régionaux, selon Monsieur l'Ambassadeur. En 2010 démarrera le plus récent programme pour l'éducation, enseignement supérieur et emploi (65 ME) et un programme de recherche (12 ME). En somme, ces programmes visent à favoriser le développement des compétences, la professionnalisation, l'employabilité des diplômés et le partenariat avec le secteur privé.