Dans le cadre du programme d'Appui à la mise en œuvre de l'Accord d'Association (P3A), un projet de jumelage euro-méditerranéen, premier de son genre dans le domaine de l'Artisanat, a été établi entre la Tunisie, la France et l'Espagne, afin d'appuyer les efforts de la Tunisie visant la modernisation du secteur de l'Artisanat et l'amélioration de sa compétitivité. A ce sujet, l'Expert a rencontré Mme Catherine Gras, Chef de Projet de l'Etat membre :
Veuillez nous donner un aperçu sur l'initiative d'établir ce projet de jumelage :
Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la stratégie tunisienne pour développer l'artisanat que l'Office National de l'artisanat « ONA » a choisi pour moderniser sa gestion et développer de nouveaux services au profit des artisans et des entreprises artisanales. Donc l'ONA a souhaité être accompagnée par des experts européens, pour cela, elle a lancé en 2007 une demande de jumelage auprès de l'Union européenne. Nous avons répondu à cette demande tout en exprimant notre candidature en juillet 2007 avec l'Espagne et les autorités tunisiennes ont choisi les experts français et espagnols. Ce faisant, les deux pays (la France et la Tunisie) ont travaillé ensemble et ont mobilisé leurs meilleurs experts en fonction du besoin exprimé par la Tunisie et l'ONA. Je tiens à préciser qu'environ 2/3 des experts sont des Français et 1/3 sont des experts espagnols. En outre, il y a 3 chefs de ce jumelage, qui ont travaillé d'une manière cordonnée : M. Mohamed Boussaied, directeur général de l'ONA, moi-même et mon homologue Mme Mercedes Valcarcel du côté espagnol. En effet, nos experts ont beaucoup travaillé avec les diverses institutions associées de la Tunisie durant deux ans et demi, sur divers sujet à savoir la modernisation de la gestion de l'ONA, de manière à ce que l'office sache se fixer des objectifs thématiques, professionnels et les mettre en œuvre.
Après deux ans et demi d'activité de ce jumelage, est - ce que ce projet a pu atteindre ses objectifs ?
Ce jumelage a parfaitement atteint ses objectifs, presque 95% de ces derniers ont été réalisés. Ce qui est extraordinaire, dans un temps aussi court, est que l'ONA et les experts français et espagnols ont beaucoup travaillé en parfaite collaboration et un bon état d'esprit. Grâce à ce projet et à cette collaboration, nous sommes tous devenus amis réellement les niveaux.
Quelles sont les principaux résultats de ce jumelage ?
Parmi les principaux résultats de ce projet de jumelage on peut noter : la création d'une université artisanale, associant les chambres de commerce, des universités, des artisans… la restructuration et la modernisation du site Internet de l'ONA, la mise en place d'un système d'information, l'élaboration de manographies, de métiers et de filières artisanales, de manière a recensé le savoir -faire de l'artisanat tunisien, son histoire, sa modernisation de manière à pouvoir assurer des transmissions auprès des jeunes Tunisiens qui peuvent reprendre des entreprises pour s'installer en tant que chefs d'entreprise artisanale.
Comment jugez -vous cette expérience qui est la première dans son genre dans le domaine de l'Artisanat ?
C'est le premier jumelage auquel l'Union européenne est associée en matière d'Artisanat. C'est une première dans toute l'Europe et dans tout le bassin méditerranéen. Et comme c'est une première réussie, je crois que ça va donner un extraordinaire élan aux autres pays de la Méditerranée. Il faut démontrer que ce jumelage ne doit pas être dédié uniquement à la haute industrie ou à la coopération ou aux services publiques parce que le bassin méditerranéen est un bassin riche par son histoire, par son artisanat. Non seulement la France et l'Espagne mais également le Maroc, l'Algérie, l'Egypte…donc tous les pays qui sont autour du bassin méditerranéen ont un artisanat très riche. Donc nous avons intérêt à développer notre Artisanat avec nos entreprises artisanales qui sont très innovantes. Je crois que la Tunisie, la France et l'Espagne est un trio heureux d'être ensemble et je crois que nous avons les trois à cœur de développer cette initiative dans l'ensemble du bassin méditerranéen.