La politique agricole en Tunisie a été, constamment, réaliste et s'est, toujours, distinguée par un effort réformiste intense qui a touché toutes les filières, sans distinction aucune. A cet égard, le Chef de l'Etat a, toujours, souligné son soutien continu aux agriculteurs et aux pêcheurs, recommandant de poursuivre les efforts visant à intensifier et à diversifier les activités agricoles et à renforcer la contribution du secteur à l'exportation, notamment à travers l'encouragement des agriculteurs à s'adonner à l'agriculture biologique. Au fil des années, l'agriculture n'a cessé de bénéficier de la sollicitude du chef de l'Etat eu égard au rôle dévolu à ce secteur dans l'œuvre de développement global et l'impulsion de l'économie nationale. Il constitue, en effet, une richesse qu'il y a lieu de développer afin de consolider l'invulnérabilité de la Tunisie et les fondements de la souveraineté nationale. En concrétisation de cette orientation, l'agriculture bénéficie d'un intérêt particulier pendant les réunions périodiques du conseil des ministres et les conseils ministériels consacrés à l'examen de la situation du secteur, de ses préoccupations et perspectives de sa promotion, plus particulièrement durant les conjonctures difficiles (sécheresse et fléaux naturels). Le Chef de l'Etat a pris, depuis le changement et jusqu'au 3 mars 2010, un total de 1412 mesures dont 300 d'entre elles décidées entre les 13ème et 14ème congrès de l'union tunisienne de l'agriculture et de la pèche «UTAP». Dans ce contexte, «l'UTAP» tient, sous le haut patronage du Chef de l'Etat, son 14ème congrès, et ce du 16 au 18 avril, sous le thème "Une agriculture qui s'adapte aux changements et relève les défis". Ce congrès s'inscrit dans le cadre des choix nationaux et des orientations du programme présidentiel 2009-2014 dont le point 20 est entièrement consacré à l'agriculture: "Un secteur agricole qui s'adapte aux changements climatiques et relève les défis de l'étape". En fait, l'organisation de ce congrès a pour mérite «d'attirer davantage de compétences et de renforcer la représentativité de la femme, de la jeunesse et des représentants du secteur de la pêche au sein de ses structures». Selon M. Mabrouk El Bahri, président de l'UTAP, le congrès constitue «un rendez-vous important dans le développement du rendement de l'union, au service des agriculteurs et des marins-pêcheurs», d'autant plus qu'il contribue à la réalisation de la sécurité alimentaire. Il est à signaler que l'intérêt dont bénéficie l'agriculture émane de la volonté de la Tunisie de garantir sa sécurité alimentaire, fondement essentiel d'un développement équilibré et de paix sociale. La part du secteur dans le PIB est de 13%, il accapare, en outre, 9% des investissements totaux et 10% des exportations de biens. L'agriculture contribue à garantir un développement régional équilibré et emploie 16% de la population active. Le bilan de l'année 2009 a affiché un taux de croissance de l'agriculture de 6% à la faveur de l'augmentation de la production observée au niveau de toutes les filières agricoles, permettant au secteur de participer au quart du taux de croissance global de l'économie nationale. Quant à la valeur de la balance commerciale alimentaire, elle s'est élevée à 47,6 millions de dinars avec un taux de couverture des importations par les exportations de 103%. La Tunisie assurera, par ailleurs, ses équilibres hydriques jusqu'en 2030, moyennant une mobilisation de 88% des ressources hydriques, cette part devant atteindre 95% au milieu de la prochaine décennie conformément au programme présidentiel. Afin de promouvoir les grandes cultures, plus particulièrement la céréaliculture, eu égard à l'importance que cette filière revêt désormais du fait de la crise financière internationale. A cet effet, une stratégie relative à la promotion des grandes cultures à l'orée de 2016 a été mise en place afin d'atteindre une moyenne annuelle de production de 27 millions de quintaux. L'objectif du programme présidentiel de doubler la superficie de l'agriculture biologique, en vue de la porter à 500 mille hectares en 2014, a été la référence principale pour promouvoir le secteur de l'agriculture biologique en Tunisie, filière développée à partir de 1999. Rappelons que la Tunisie a été inscrite, en juin 2009, sur la liste des pays "exportateurs de produits biologiques vers l'Union européenne (UE) jusqu'en juin 2012", sachant que la Tunisie occupe le second rang en Afrique et le 24ème à l'échelle internationale dans le domaine des cultures biologiques. En somme, le programme présidentiel comporte, également, d'autres objectifs relatifs à la promotion du Sahara à travers la lutte contre la désertification et l'érosion, la préservation du sol, le développement des cultures adaptées au Sahara, la création de nouveaux périmètres irrigués et oasis autour des points d'eau. Il est prévu, également, de lancer des projets de production dans les domaines de l'élevage, des plantes médicinales et aromatiques, de procéder au boisement des terres désertiques pour la production de biocarburants.