Selon l'Organisation des Nations-unies (ONU), 1,1 milliard de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à l'eau potable et plus de 2,6 milliards d'individus sont privés de système d'assainissement, l'équivalent d'environ 39% de la population mondiale. En raison de sa position géographique, la Tunisie est soumise à l'influence de deux climats, l'un méditerranéen au nord et l'autre saharien au sud qui sont à l'origine d'une variabilité spatio-temporelle des ressources en eaux. Ainsi la pluviométrie moyenne annuelle varie de moins de 100mm à l'extrême sud à plus de 1500 mm à l'extrême nord du pays. Cette situation fait de la Tunisie un pays à ressources en eau renouvelables relativement limitées. A u fil des années, la Tunisie a pu satisfaire les besoins en eau des différents secteurs, même pendant les périodes de sécheresse relativement accentuée. Ainsi, le taux de desserte en eau potable a atteint 100% dans le milieu urbain et plus de 80% dans le milieu rural, sans rationnement d'eau, même pendant les périodes de pénurie. En effet, la Tunisie, grâce à sa tradition enracinée dans le temps et à sa volonté politique, a pu engager une stratégie ambitieuse de mobilisation et de développement des ressources en eau pour satisfaire toutes les demandes en progression continue résultant de la croissance démographique et du développement socio-économique. En outre, la stratégie adoptée en Tunisie porte notamment sur la mobilisation et la préservation des ressources hydrauliques, grâce à la mise en place d'un réseau d'ouvrages hydrauliques et d'équipements adaptés, de nature à garantir leur pérennité et à satisfaire les besoins en eau des générations futures. Fruit de cette stratégie, le taux de mobilisation des ressources a dépassé 88%, celui de l'adduction de l'eau potable dans le milieu rural a atteint 94% contre un taux de moins de 35% en 1987. Depuis le début de l'année 2010, un programme d'économie d'eau a été mis en place, en concrétisation de la décision du Président Zine El Abidine Ben Ali relative à la consolidation de la stratégie visant l'allègement de la pression au niveau des réseaux de distribution de l'eau, la maîtrise de la demande et de la consommation de l'eau potable, outre la réduction des pertes en eaux. Ce programme s'inscrit dans le cadre de la concrétisation de l'intérêt accordé par le Chef de l'Etat à l'économie, la préservation des ressources hydriques rares et précieuses et la rationalisation de leur consommation. Cet intérêt s'est notamment reflété à travers les différentes législations, plans et projets mis en place en vue de mobiliser les ressources hydriques et rationaliser leur gestion de manière à garantir leurs pérennité pour l'actuelle et les prochaines générations. Le programme d'allègement de la pression au niveau des réseaux de distribution des eaux a permis, au cours du premier trimestre 2010, de réaliser une réduction de 7 à 20% des eaux distribuées par la société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (SONEDE) dans les différentes régions qui ont été étudiées. Celles-ci couvrent les districts de la SONEDE dans les gouvernorats du Grand Tunis et de toutes les régions du pays. Bien qu'ayant noté les résultats probants réalisés, le ministère appelle à la nécessité de poursuivre les efforts d'utilisation à bon escient et de préservation des ressources hydriques qui constituent une richesse pour tous, l'un des fondements du développement durable et une ressource stratégique nationale qu'il y a lieu de sauvegarder et valoriser davantage. Par ailleurs, il importe de signaler que la stratégie avant-gardiste adoptée par le pays dans ce domaine a permis, jusqu'à ce jour, de mobiliser 88% des ressources hydrauliques mobilisables par le biais des ouvrages hydrauliques réalisés, comme on l'a déjà annoncé, à cette fin, (barrages et lacs collinaires, ouvrages de raccordement et de transfert et autres). Ces réalisations ont permis de garantir une gestion intégrée de ces ressources. Dans le même cadre, la Tunisie entame un nouveau quinquennat avec une vision prospective, optimiste et ambitieuse à travers le programme présidentiel 2009-2014 qui prévoit de porter le taux de mobilisation des ressources hydrauliques à 95% à l'horizon 2014, réaliser des études prospectives dans le secteur des eaux à l'horizon 2050, poursuivre le raccordement des barrages, rationaliser la gestion et l'exploitation des eaux et développer des programmes de préservation des eaux et du sol. L'exploitation des ressources hydrauliques dans les activités agricoles, n'est pas épargnée des orientations nationales pour la prochaine étape surtout en vertu des travaux du conseil ministériel du 3 mars 2010, présidé par le Chef de l'Etat et dédié à l'agriculture irriguée lors du prochain quinquennat.