Jugée riche par son patrimoine diversifié ayant trait aux civilisations phénicienne, numide, romaine, punique, byzantine, arabe, turque, andalouse, etc. La Tunisie devrait tirer profit de ses richesses et du leg de ses ancêtres pour en faire un joyau culturel et architecturel. Les antiques et fascinants sites archéologiques: palais, médinas arabes, souks, musées omniprésents dans toutes les régions ainsi que le Sahara séduisant, les palmiers et autres trésors qui restent dans l'oubli font de la Tunisie une destination diversifiée, multidimensionnelle, multiculturelle, artisanale».
De la sorte le tourisme culturel est peu exploité voire éclipsé par le tourisme balnéaire en Tunisie. Laurence Michalak, universitaire à Berkley (USA) qui a observé l'évolution du tourisme tunisien durant 45 ans, a expliqué ce phénomène nuit au tourisme culturel en indiquant «le tourisme manque toutefois d'authenticité, les touristes n'ont pas souvent de contacts avec les gens du pays excepté les serveurs d'hôtels. Ils ont ainsi une idée tronquée du pays visité, en ce sens qu'ils séjournent dans les stations balnéaires au lieu de partir à la Médina de Tunis, on part à Yasmin Hammamet et on ne visite que la Médina de Yasmin Hammamet. Quand on va à Tozeur, on va à Dar Chraït, et c'est là une certaine idée de la Tunisie qu'on veut vendre aux touristes». En revanche, on a besoin d'encourager le tourisme culturel qui doit être développé autour d'un vrai programme, d'un encadrement de qualité destiné à faire connaître un patrimoine une histoire et mieux comprendre ainsi les spécificités actuelles de la Tunisie. Alors ce développement ne s'effectuera qu'en dynamisant le tourisme culturel et en menant une campagne de promotion des richesses du patrimoine tunisien en développant, également, les structures de transport, d'hébergement et d'accueil accompagnées d'un vrai programme de formation et de mise à niveau des sites archéologiques… D'un autre côté, la Tunisie doit parier sur le tourisme saharien qui offre de beaux paysages désertiques. Ce secteur a été renforcé récemment par une panoplie de mesures dont l'octroi d'avantages incitatifs à l'investissement dans les zones sahariennes, l'aménagement de zones touristiques sahariennes, l'instauration d'une journée du tourisme saharien, l'ouverture d'un aéroport international à Tozeur, la construction d'hôtels de différentes catégories et de grands centres d'animation, et l'ouverture d'une école hôtelière… Le nouveau parc de loisirs à Tozeur constitue une réalisation de grande envergure et un acquis indéniable et unique en son genre en Afrique, car il est le 1er parcours d'aventures basé sur les palmiers. Il couvre deux hectares de palmiers et permettra à Tozeur d'avoir des produits originaux qui attirent les touristes, notamment les familles et les enfants. En effet, il brisera la «monoculture» balnéaire et estivale caractérisant, actuellement, le paysage touristique tunisien. Les activités touristiques seront étalées et la saison touristique sera plus extensible pour durer toute l'année et attirer une clientèle haut de gamme. Suivant cette stratégie, les régions sahariennes déshéritées trouveront une solution aux problèmes économiques du tourisme tunisien et permettront la préservation de notre patrimoine culturel et naturel. Dans le même cadre, la communication ne devrait pas parler uniquement du marché européen et des touristes européens, mais plutôt de se pencher sur le marché maghrébin notamment celui Libyen qui dépense des sommes énormes dans le domaine médical, sachant que la saison précédente a été sauvée par les Maghrébins. Par ailleurs les touristes européens ont enregistré une baisse appréciable notamment de la part du marché allemand. Conscient de ce défi, le gouvernement a lancé, récemment, des travaux de modernisation des centres de formation touristique pour en accroître la capacité de 23%, organisé une campagne de sensibilisation des professionnels pour les inviter à adhérer au nouveau programme de mise à niveau touristique, promouvoir le tourisme culturel via la mise en place d'une stratégie de communication et de promotion des sites archéologiques et des musées et réhabiliter les routes menant à ces sites. En outre, la mise en place d'un programme pour la création de nouveaux terrains de golf sera lancée prochainement.
La diversification pour la prospérité du secteur Aujourd'hui, le développement du tourisme culturel ou saharien n'est plus un choix pour la Tunisie, mais bien une exigence stratégique et une nécessité primordiale. En effet, la diversification des produits touristiques devient une nécessité dans un environnement compétitif et concurrentiel. La nouvelle ère du tourisme tunisien ne se fait qu'à travers le développement du tourisme culturel et saharien et, également, de drainer les touristes voisins (Algériens et Libyens) sachant que le bilan du 1er trimestre 2010 a enregistré une baisse de 6,2% par rapport à l'année précédente chez nos voisins libyens (La Gazette Touristique). Ce qui créé la différence, aujourd'hui, dans le domaine touristique ce ne sont plus les stations balnéaires qui sont installées partout dans le monde ni la mise sur la saison estivale, mais l'identité culturelle et les variétés patrimoniales et naturelles qui font la spécificité d'une destination touristique par rapport à une autre. Et comme l'a dit Laurence Michalak «l'authenticité consiste à éviter les simulacres, en allant à la rencontre de l'autre, car en rencontrant l'autre, on se définit soi-même. La Tunisie authentique, selon sa perception est celle de la tête d'agneau au four, et du brick à l'œuf».