Je ne te demande ni ta religion, ni tes opinions mais quelle est ta souffrance? Pasteur. Tel est le message délivré par les personnes atteintes par la Sclérose en Plaques, réunies samedi dernier, à l'hôtel Africa, Tunis, à l'occasion de la Journée nationale et mondiale de la Sclérose en Plaques. Organisée par l'Association tunisienne de sclérose en plaques, la conférence qui doit beaucoup à ces grands militants vivant à l'ombre, s'est articulée autour de trois axes majeurs: Mieux connaitre la maladie, Etat des lieux sur les thérapies en Tunisie ainsi que le rôle de la CNAM dans la prise en charge du patient.
Professeurs, neurologues et représentants des organismes santé à l'échelle nationale et internationale à la fois tels que Pr. Fayçal Hentati, Institut National de Neurologie, Pr. Patrick Hautecœur, Université Catholique de Lille et M. Lassaâd Zarouk de la CNAM ont pris part à cette conférence. M. Ahmed Zarouk, President de l'Association Tunisienne des Malades de la Sclérose en Plaques a loué, au début de son intervention, les efforts déployés par l'Etat Tunisien, les organismes de santé, l'Institut National de Neurologie dans leur lutte contre cette maladie désastreuse. Dans son allocution M. Zarouk a ainsi tenu à préciser que l'ASTEP n'est pas là pour faire du profit mais qu'elle sert d'outils pour informer et sensibiliser le public sur la maladie, assister les personnes atteintes et leurs familles, contribuer et améliorer la qualité de vie des patients, de surcroît elle a établi des liens de coopération avec des associations nationales et internationales de même type. Avant de passer la parole au Professeur Fayçal Hentati, M. Zarouk, ne craignant pas le jugement de ses pairs, a noté que l'Association Tunisienne des Malades de Sclerose en Plaques a adressé des courriers à plusieurs institutions bancaires pour financer ses activités mais malheureusement Celles-ci n'ont pas répondu à nos attentes. Après une intervention empreinte de messages de reconnaissance et de gratitude, c'est au tour du Professeur Fayçal Hentati de passer en revue les grands traits schématisant la naissance de la Maladie de la Sclérose en Plaques au monde et en Tunisie. Selon M. Hentati, Charcot (1825-1893) fut le premier neurologue à décrire la maladie de la Sclérose en plaques en 1868. A cette époque là, il y avait pas d'IRM pour décrire d'une manière précise la maladie mais en se basant sur des signes cliniques. Selon CASES Fanny et DUMONT Marilyn deux élèves en première année de DEUG SV à l'université Paris, en joignant les grandes connaissances du docteur en médecine Duchenne de Boulogne (1808- 1875) à ses constatations cliniques et anatomiques, Charcot pût affirmer avec son élève Joffroy (1844-1908) qu'existait une maladie particulière au cours de laquelle le malade avait une sclérose des cordons latéraux de la moelle épinière (faisceaux moteurs) s'accompagnant, du fait des atteintes des cellules motrices de la corne antérieure, de l'amyotrophie. Il donna à cette maladie le nom de sclèrose latérale amyotrophique, dite aussi, maladie de Charcot. La même année, en 1868, Charcot précise la sémiologie (signes) de la sclérose en plaques et en isole les principaux symptômes conférant à la maladie sa véritable identité. En Tunisie, c'est en 1977 que la maladie a été décrite par le neurologue et neuropsychiatre tunisien, Mongi Ben Hamida 1928-2003. Fondateur en 1974 de l'Institut national de neurologie de Tunis en 1974, le Professeur Ben Hamida a effectué des recherches sur des myopathes tunisiens qui lui ont valu une notoriété internationale. En faisant référence au feu Professeur Ben Hamida, le Professeur Hentati a voulu exposer au public présent les efforts déployés depuis la fondation de l'Institut National de Neurologie de Tunis en 1974 jusqu'à nos jours en matière de recherche. Espérons bien que l'Institut National de Neurologie de Tunis qui use de toute son expérience pour lutter contre cette maladie maintienne le cap de ses objectifs pour les années à venir.