Ce débat sur la consolidation des valeurs morales dans le monde des affaires est a été organisé, le 12 juin 2010, à Tunis. Le CJD, porteur de valeurs, appel, à travers cette rencontre, les entreprises à s'inscrire dans cette optique bénéfique tant pour ton entreprise que pour le climat des affaires en général. Animé par Monsieur Patrick du Busset, administrateur du Cercle Ethique des Affaires et Directeur du Cercle Européen des Déontologues. M. Busset est venu spécialement, à cette occasion, de France pour présenter le Cercle d'Ethique des Affaires France, ses objectifs et ses actions et évoquer les motivations des dirigeants français et les outils dont ils disposent. Cette rencontre avec l'administrateur du Cercle Ethique des Affaires été également une occasion pour affirmer et discuter avec les Jeunes Dirigeants Tunisiens de l'opportunité de lancer une démarche éthique. Peu à peu, la conscience humaine a élaboré une pensée, touchant aux manières de vivre et d'agir dans le monde, comme un fruit de l'évolution. Un ordre s'est établi dans la vie individuelle et sociale. Il pose les règles qui mesurent les actes de chacun et objectivent les jugements de valeur. Les deux termes « éthique » et « morale » existent dans toutes les langues philosophiques. Associée au « moralisme », « la morale » est une expression marquée par le discrédit. Elle apparaît comme une maladie de l'âme, inoculée par des idéologies religieuses, mourantes ou encore bien vivantes. C'est probablement la raison pour laquelle le terme «éthique » a la préférence pour signifier, aujourd'hui, une nouvelle quête de sens. Le moralisme reste attaché à un chapelet d'interdits liberticides qui contredit l'éthique, en lui ôtant ce fondement qu'est la liberté de conscience. Il vise à confondre l'homme, coupable d'une infraction à la norme, avec la faute commise. Or, l'éthique ne peut porter de jugements de valeur que sur des actes objectivement blâmables, non sur des personnes subjectivement excusables. En effet, l'éthique des affaires surgit comme une réponse aux questions que les hommes se posent dans un cadre historique particulier. Les idéologies collectivistes se sont évaporées dans la chute du bloc communiste, favorisant la légitimité politique de l'individualisme. L'idéologie du progrès est secouée par des interrogations sur le sens de l'activité économique des entreprises. La mondialisation libérale apparaît comme le résultat d'un rapport social de domination et d'exploitation à l'échelle planétaire. Elle rétrécit l'imaginaire et les représentations culturelles, sans proposer de nouvelles valeurs de référence. Le matérialisme effréné qui la sous-tend provoque des réactions identitaires et des résistances nationales. Dans un tel contexte de rapport de forces, l'éthique des affaires s'annonce comme la réponse exigée. Elle apporte des normes et des compensations dans une économie mondiale dérégulée. Elle produit un questionnement qui permet de justifier l'entreprise. Le concept d'éthique est alors corrompu en une sorte de « produit éthique » qui cherche à répondre à une attente du marché, dans le but d'optimiser les profits. Il s'agit là d'une terrible perversion du sens qui donne à voir l'abîme en lequel les valeurs peuvent être précipitées. La problématique engagée sur l'éthique des affaires pose les questions de corruption, d'entreprise citoyenne et de gouvernance d'entreprise. Elle interroge sur les problèmes d'organisation du travail, d'accords d'entreprise et de comportements. Sa formalisation vise à bâtir une identité sociale en abordant les problèmes d'organisation avec les salariés. La notion de gouvernement d'entreprise appelle à une limitation des pouvoirs des dirigeants par la prise en compte d'un ensemble organisationnel. En faisant intervenir l'ensemble des « parties prenantes », cette notion fait clairement connaître la responsabilité morale des dirigeants. De fait, le gouvernement d'entreprise permet de contrôler que les objectifs poursuivis sont légitimes et que les moyens mis en œuvre pour les atteindre sont adéquats. La question de la légitimité du pouvoir d'entreprise est posée. L'éthique des affaires semble conduire l'entreprise vers un nouveau conformisme, puisqu'il s'agit pour elle de se conformer à des normes. La politique de responsabilité sociale et environnementale se situe tant au plan opérationnel qu'au plan stratégique. Elle recoupe les différentes disciplines de gestion. Par ailleurs, Patrick du Busset, a fait le déplacement pour présenter l'expérience du Cercle d'Ethique des Affaires France. Il s'agirt de donner à voir les ambitions de cet organe et les règles éthiques qui sous-tendent les actions des jeunes dirigeants français. Après la débâcle financière qu'on a connue et qui entrainé une intense crise économique, les JD veulent rappeler qu'il est bon d'avoir une certaine éthique pour des affaires saines et pour préserver les grands équilibres financiers… Il importe de rappeler le le rôle du responsable éthique en entreprise. Ce dernier doit pouvoir assurer quatre missions clés : participer à l'élaboration des règles éthiques de l'entreprise, les faire connaître, puis contrôler leur application, en fonction des risques identifiés. Enfin, il ne doit pas hésiter à faire sanctionner les dérives, quelles qu'elles soient : non-conformité des contrats, malversations, corruption, « pots-de-vin », dérapages dans le management, etc. Cette démarche s'appliquant en particulier aux trois domaines du développement durable: le respect de l'environnement, la responsabilité sociale et la bonne gouvernance. Le responsable éthique doit bien connaître la culture et les pratiques de l'entreprise, il est donc préférable qu'il soit issu du sérail. Il doit posséder des qualités clés : le sens de l'écoute, l'empathie, l'intuition, l'intégrité et aussi, beaucoup de bon sens et de discernement. Il doit avoir un certain charisme pour gagner la confiance de tous. Enfin, le déontologue doit être un homme ou une femme de terrain afin de s'assurer auprès des acteurs de l'entreprise – DRH, responsables juridiques et commerciaux etc – que les règles éthiques sont comprises et appliquées. En somme, le cercle d'Ethique de Affaires entreprend des actions sociales et humanitaires qui tendent à accroître l'éthique civile. Il honore et aide au besoin les personnes, les groupes et les organismes qui contribuent à enrichir et développer les différents aspects de l'éthique appliquée. Le Cercle d'Ethique de Affaires est en relation de partenariat avec des structures semblables dans les principaux pays du monde.