Six migrants originaires de la Tunisie, d'Egypte, et de la Libye ont péri ce mercredi dans l'incendie d'un squat en Seine Saint Denis à Pantin. Quatre victimes sont mortes brûlées et deux sont décédées par asphyxie. L'incendie est survenu vers 06H00 dans un immeuble de deux niveaux situé dans un étroit passage, à Pantin, dans un quartier en rénovation urbaine. L'immeuble appartenant à la municipalité, promis à la démolition, avait été muré par la ville. Mais une trentaine de squatteurs y avaient trouvé refuge.
"L'incendie a été éteint par les pompiers vers 07H15", a indiqué sur place le préfet du département, Christian Lambert. "Les pompiers ont pénétré dans les lieux et ont découvert six personnes mortes", a-t-il poursuivi.
"Les victimes sont décédées par asphyxie ou carbonisées, dix personnes ont été évacuées et quatre personnes ont été très légèrement blessées en sautant par la fenêtre du premier étage", a ajouté la procureure de la République de Bobigny, Sylvie Moisson.
Selon les premiers témoignages, l'incendie serait d'origine accidentelle et aurait été provoqué par une bougie tombée par terre. "Il semble effectivement qu'une bougie mal éteinte soit à l'origine de ce drame", a déclaré sur place le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, accompagné du préfet de police de Paris, Michel Gaudin.
Le ministre de l'intérieur Claude Guéant a lié ce sinistre "à une réalité tragique, dramatique de l'immigration clandestine". Il a dénoncé "des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration et qui après leur avoir fait miroiter l'espoir d'une vie meilleure, les laissent tomber et les laissent face à une vie d'errance et de malheur".
Pour sa part, Claude Bartolone, député PS et président du conseil général de Seine-Saint-Denis, y a vu plutôt un "nouveau drame lié au manque de places en hébergement d'urgence, qui a mené ces personnes à se mettre à l'abri dans des locaux pas du tout faits pour ça".
"C'est un drame de la misère, de l'immigration, de l'absence de solidarité de l'Europe avec un pays qui s'est battu pour plus de démocratie", a déploré M. Bartolone, en allusion au printemps arabe en Tunisie et en Egypte.