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Perspectives économiques du FMI : Croissance soutenue, et baisse du chômage pour la Tunisie
Publié dans L'expert le 12 - 10 - 2010

● Selon les perspectives économiques du FMI le PIB de la Tunisie devrait croître de 3.8% en 2010. Un niveau qui concorde avec les projections du 12ème plan de développement
● Grâce aux grands efforts orientés vers l'emploi, ainsi que la croissance économique attendue en 2011, le chômage devrait baisser légèrement
● La croissance mondiale devrait atteindre 4,8 % en 2010 et 4,2 % en 2011, ce qui est plus ou moins conforme aux prévisions antérieures
Nous avons publié dans un précédent numéro, les premiers commentaires sur les perspectives économiques trimestrielles du FMI, nous vous rapportons dans ce numéro, les détails de ces perspectives, qui restent optimiste dans l'ensemble, si certaines mesures sont prises par les gouvernements durant la prochaine période. La croissance mondiale sera de 4.8% en 2010 et de 4.2% en 2011. Concernant la Tunisie, le FMI prévoit une croissance soutenue en 2010 et en 2011, ainsi qu'une baisse de 0.1 point du chômage. Des perspectives qui donnent confiance dans la solidité de l'économie nationale et confirment la justesse des choix dans la manière avec laquelle nous avons abordé la crise économique.
Croissance de 3.8% en 2010 et de 4.8% en 2011 pour la Tunisie:
Selon les perspectives économiques du FMI le PIB de la Tunisie devrait croître de 3.8% en 2010. Un niveau qui concorde avec les projections du 12ème plan de développement. En 2011, le FMI prévoit une croissance de 4.8%. Un niveau très réservé par rapport aux prévisions du 12ème plan tunisien. En effet, selon nos estimations la croissance serait de 5.4% en 2011. Un gap qui s'explique par le fait que le FMI a basé ses prévisions sur la mise à jour des perspectives de croissance de la zone euro, qui sont revus à la baisse à cause des problèmes de déficit public. On prévoit aussi une croissance du PIB durant tout le 12ème plan (2010-2014) de 5.5%. La croissance en Tunisie est dans la moyenne régionale. Le PIB de la région MOAN augmentera de 4.1% en 2010 et de 5.1% en 2011. La croissance du PIB en Tunisie, est néanmoins, moins que d'autres pays de la région. La croissance en Egypte serait de 5.3% en 2010, et de 5.5% en 2011. De même elle serait respectivement de 4% et 4.3% au Maroc.
Concernant les prix à la consommation ils enregistreront un léger recul en 2011, passant de 4.5% en 2010 à 3.5%.
Le solde extérieur courant en pourcentage de PIB, connaîtra une légère décélération en 2011, et passera de -4.4% en 2010 à -4.1%.
Grâce aux grands efforts orientés vers l'emploi, ainsi que la croissance économique attendue en 2011, le chômage devrait baisser légèrement. Selon les prévisions du FMI, il passera de 13.2% à 13.1%. Une légère amélioration qui donne de bons signes concernant la réalisation des objectifs du 12ème plan à ce niveau.
Vue d'ensemble de l'économie mondiale:
Jusqu'à présent, la reprise économique se déroule dans l'ensemble comme prévu, mais les risques de dégradation restent élevés. La plupart des pays avancés et quelques pays émergents ont encore des ajustements importants à opérer. Leur reprise est peu soutenue et le chômage élevé pose de gros problèmes sociaux. Par contre, de nombreux pays émergents et en développement enregistrent de nouveau une croissance vigoureuse, parce qu'ils n'ont pas connu d'excès financiers majeurs juste avant la Grande Récession. Une reprise durable et saine repose sur deux rééquilibrages : un rééquilibrage interne, avec un renforcement de la demande privée dans les pays avancés, qui permettrait d'assainir les budgets, et un rééquilibrage externe, avec une augmentation des exportations nettes dans les pays en déficit, comme les Etats-Unis, et une diminution des exportations nettes dans les pays en excédent, notamment dans les pays émergents d'Asie.
Ces deux rééquilibrages agissent fortement l'un sur l'autre. Une hausse des exportations nettes dans les pays avancés implique une augmentation de la demande et une accélération de la croissance, ce qui facilite le rééquilibrage budgétaire. Une demande intérieure plus vigoureuse aide les pays émergents à maintenir leur croissance en dépit d'une baisse de leurs exportations. Plusieurs politiques sont à mener pour appuyer ces rééquilibrages. Dans les pays avancés, l'assainissement et la réforme du secteur financier doivent s'accélérer pour qu'une croissance saine du crédit reprenne. En outre, l'ajustement budgétaire doit commencer véritablement en 2011.
Il est urgent d'établir maintenant des plans concrets de réduction des déficits budgétaires futurs afin de dégager une nouvelle marge de manœuvre budgétaire.
Si la croissance mondiale menace de ralentir bien plus que prévu, les pays disposant d'une marge de manœuvre budgétaire pourraient remettre à plus tard une partie du rééquilibrage prévu. Pendant ce temps, les principaux pays émergents devront continuer de développer leurs sources intérieures de croissance, en s'appuyant sur un taux de change plus flexible.
L'activité s'accélère, mais la stabilité financière est menacée
La reprise économique a continué de s'affermir au premier semestre de 2010. La croissance mondiale a atteint un taux annuel d'environ 5 ¼ %, soit environ ½ % de plus que prévu dans la Mise à jour des perspectives de l'économie mondiale de juillet 2010. Une forte augmentation des stocks et récemment de l'investissement fixe explique une progression spectaculaire de l'industrie manufacturière et du commerce mondial. La faible confiance des consommateurs et la baisse des revenus et du patrimoine des ménages freinent la consommation dans beaucoup de pays avancés. Dans ces pays, la croissance n'a atteint que 3½ % au premier semestre de 2010, un taux faible étant donné que ces pays sortent de la récession la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale. Leur reprise restera fragile aussi longtemps que la hausse de l'investissement des entreprises ne se traduira pas par une accélération de la croissance de l'emploi. Cependant, les dépenses des ménages se portent bien dans de nombreux pays émergents, où la croissance s'est approchée de 8 % et où l'investissement stimule la création d'emplois.
La volatilité des marchés a augmenté et la confiance des investisseurs a diminué. Les cours ont chuté sur de nombreuses bourses, les actions financières et les marchés européens en tête. Les ventes massives de titres de la dette souveraine de pays vulnérables de la zone euro ont secoué le système bancaire, provoquant une crise systémique. En conséquence, les craintes existantes concernant la viabilité de la reprise se sont aggravées et les cours des actions de manière plus générale ont fléchi. Les primes de risque sur les obligations de sociétés ont augmenté et les émissions d'obligations de sociétés se sont pratiquement taries en mai. Les émissions dans les pays émergents ont diminué nettement aussi.
Cependant, depuis le début de l'été, la situation financière s'est de nouveau améliorée. Les risques extrêmes ont été réduits par des mesures sans précédent en Europe, telles que le programme de rachat d'obligations souveraines de la Banque centrale européenne et le mécanisme de stabilisation européen des gouvernements de la zone euro, et par une concentration de l'ajustement budgétaire dans la phase initiale. Cependant, la vulnérabilité des dettes souveraines et du système bancaire demeure un problème majeur alors que les risques pesant sur la reprise mondiale restent préoccupants.

Doutes quant au rythme de la reprise
La reprise mondiale reste fragile, parce que l'on n'a pas encore mis en place des politiques fermes qui favorisent le rééquilibrage interne de la demande des sources publiques vers les sources privées et le rééquilibrage externe des pays en déficit vers les pays en excédent. La croissance mondiale devrait atteindre 4,8 % en 2010 et 4,2 % en 2011, ce qui est plus ou moins conforme aux prévisions antérieures, et les facteurs de détérioration prédominent encore.
Selon les projections des Perspectives de l'économie mondiale, la production des pays émergents et en développement s'accroîtra de 7,1 % et de 6,4 % en 2010 et en 2011, respectivement. Dans les pays avancés, par contre, la croissance n'atteindra que 2,7 % et 2,2 %, respectivement, avec un ralentissement notable dans certains pays au second semestre de 2010 et au premier semestre de 2011, suivi d'une nouvelle accélération de l'activité. La capacité de production inutilisée restera substantielle et le chômage élevé. L'inflation devrait rester faible en général, étant donné la persistance d'un excédent de capacité et d'un chômage élevé, sauf dans quelques pays émergents. Les prévisions de croissance risquent d'être révisées à la baisse plutôt qu'à la hausse. Cependant, la probabilité d'un ralentissement prononcé de l'économie mondiale, y compris une stagnation ou une contraction de l'activité dans les pays avancés, semble encore faible.

Une démarche plus préventive est nécessaire
Il faut adopter une démarche plus préventive pour réaliser les rééquilibrages interne et externe nécessaires. La plupart des pays avancés et quelques pays émergents ont encore des ajustements importants à opérer : ils doivent notamment renforcer les bilans des ménages, stabiliser et ensuite réduire l'endettement public élevé, ainsi qu'assainir et réformer leur secteur financier. La politique monétaire doit continuer de soutenir vigoureusement l'activité dans la plupart des pays avancés et être la première ligne de défense face à un ralentissement de l'activité plus prononcé que prévu, car l'impulsion budgétaire diminue. Les taux directeurs étant proches de zéro dans les grands pays avancés, les autorités monétaires devront peut-être recourir de nouveau à des mesures non conventionnelles si la demande privée s'affaiblit de manière imprévue du fait du déclin du soutien budgétaire.
L'ajustement budgétaire doit commencer en 2011. Si la croissance mondiale menace de ralentir bien plus que prévu, les pays disposant d'une marge de manœuvre budgétaire pourraient remettre à plus tard une partie du rééquilibrage prévu. L'une des tâches les plus urgentes pour les pays avancés consiste à adopter des plans visant à pérenniser les positions budgétaires d'ici la fin de la décennie. Cette tâche est aujourd'hui plus urgente qu'il y a six mois, car il faut reconstituer une marge de manœuvre budgétaire face à la volatilité persistante des marchés de la dette souveraine. Cette marge de manœuvre pourrait s'avérer nécessaire parce que la politique monétaire à elle seule risque de ne pas pouvoir offrir un soutien suffisant face à la menace d'un ralentissement de l'activité bien plus prononcé que prévu.
Le durcissement de la politique budgétaire aura probablement un effet de freinage dans la plupart des pays, même s'il est difficile de déterminer l'ampleur de cet effet.
Il est essentiel d'améliorer les politiques et les pratiques du secteur financier dans les pays avancés en vue de rendre la reprise plus apte à surmonter des chocs et de soutenir la demande privée à moyen terme. Les progrès accomplis sur ce front sont très lents. Des problèmes apparemment isolés peuvent avoir des retombées importantes à cause de liens financiers complexes et de la détérioration d'une confiance fragile.
Des politiques structurelles qui affermissent la croissance à moyen terme contribueraient aussi à faciliter la normalisation nécessaire des politiques macroéconomiques dans les pays avancés. Des politiques macroéconomiques accommodantes ainsi que l'assainissement et la réforme du secteur financier sont essentiels pour créer davantage d'emplois, mais, dans un certain nombre de pays, des réformes des marchés du travail pourraient accélérer la croissance et la création d'emplois, et réduire le chômage élevé à moyen terme. Des réformes complémentaires sur les marchés des produits et des services pourraient renforcer les retombées sur l'emploi en stimulant la demande de main-d'œuvre et en rehaussant les salaires réels grâce à une intensification de la concurrence et à une moindre majoration des prix.
Il est essentiel que tous les pays réagissent de manière énergique et coordonnée pour limiter les répercussions de la Grande Récession. Les données du passé semblent indiquer que les pays touchés par une crise financière subissent généralement des pertes de production permanentes par rapport à la tendance d'avant la crise. Cependant, les bilans d'après-crise varient considérablement, en fonction de la riposte des pouvoirs publics. Jusqu'à présent, la coordination des politiques économiques a permis dans une large mesure d'atténuer les tensions sur la liquidité et de ramener la confiance, et c'est un élément essentiel pour faire rebondir l'activité. Il s'agit maintenant de mettre en place, de manière coordonnée, des politiques qui facilitent les ajustements fondamentaux qui sont nécessaires pour retrouver une croissance saine à moyen terme.
La région Moyen-Orient et Afrique du Nord connaît une forte reprise
La vigueur de la reprise économique observée récemment dans la région MOAN s'appuie en grande partie sur le rebond des cours du pétrole après le point bas atteint en 2009, qui a gonflé les recettes des exportateurs de pétrole de la région. En outre, d'importantes mesures budgétaires adoptées rapidement dans les pays exportateurs de pétrole principalement ont contribué de façon non négligeable à y soutenir le secteur non pétrolier. Ces mesures expansionnistes ont eu des effets d'entraînement sur les pays importateurs de la région — où l'expansion budgétaire était moins importante — en raison des liens commerciaux étroits qui unissent ces deux groupes de pays.
Ces facteurs positifs contribuent à un taux de croissance attendu pour l'ensemble de la région de 4,1 % en 2010 et 5,1 % en 2011.
Selon les projections, les taux de croissance moyens dans les pays exportateurs de pétrole devraient être plus élevés qu'en 2009 au cours des deux prochaines années. Soutenue par d'importants investissements publics dans les infrastructures, l'activité réelle devrait progresser en Arabie Saoudite au rythme de 3,4 % en 2010 et 4,5 % en 2011.
La croissance dans les pays importateurs de pétrole devrait rester vigoureuse en 2010 et 2011. Les membres de ce groupe de pays ont réussi à traverser la récession mondiale dans d'assez bonnes conditions, grâce en partie aux liens financiers relativement limités qui les unissent au reste du monde.
Certains pays, comme l'Egypte, qui avaient connu une évolution en dents de scie des flux de capitaux, ont réagi en puisant dans leurs réserves pour limiter les effets sur le taux de change et l'économie réelle.
En fait, les entrées nettes de capitaux en Egypte étaient positives dès le second semestre de 2009. Dans ce groupe de pays, le Liban a continué d'enregistrer, pendant la récession, une forte croissance soutenue par des signes de stabilité politique et de fortes entrées de capitaux.
Les perspectives économiques pour la région sont étroitement liées aux évolutions mondiales par le biais principalement de l'incidence de l'activité économique mondiale sur les cours du pétrole.
Les cours du pétrole ont certes rebondi après les niveaux très bas auxquels ils sont tombés en 2009, mais ils ne devraient augmenter que légèrement à l'avenir, d'après les projections. L'expansion de la demande émanant des marchés émergents en expansion rapide devrait être contrebalancée par la stagnation de la demande provenant des pays avancés.
Il semble actuellement, sur la base des prix des options, que l'évolution des cours du pétrole pourrait être plus favorable que prévu, ce qui est de bon augure pour la région. Néanmoins, le risque extrême d'un effondrement des cours a d'importantes implications pour la région, surtout dans le cas des pays exportateurs de pétrole à plus faible revenu.
La possibilité d'une aggravation des turbulences économiques en Europe constitue un risque baissier important pour les pays importateurs de pétrole de la région MOAN. L'Europe est leur principal partenaire commercial puisqu'elle absorbe la moitié environ de l'ensemble de leurs exportations. En outre, les pays du Maghreb (Tunisie, Maroc, par exemple) sont fortement tributaires d'elle pour le tourisme, les envois de fonds et les flux d'IDE. Les incertitudes qui planent sur le contexte mondial posent des défis importants aux pouvoirs publics de la région. Les stratégies budgétaires ont varié en fonction principalement de la solidité des bilans du secteur public.
Certains pays importateurs de pétrole ont, en revanche, déjà commencé à rééquilibrer leurs finances. Les niveaux d'endettement de ces pays sont, dans l'ensemble, plus élevés que ceux des pays exportateurs de pétrole. La politique monétaire dans la région reflète en grande partie celle des Etats-Unis du fait du grand nombre de pays dont le taux de change est arrimé au dollar américain. Les pays qui ont une politique monétaire indépendante, essentiellement ceux qui importent du pétrole, ont à juste titre mis un terme à son assouplissement devant la montée des pressions inflationnistes.
Un enjeu immédiat pour les gouvernants de cette région est de relancer le processus de l'intermédiation financière. Dans beaucoup de pays, la croissance du crédit a été faible au lendemain de la crise du fait de la fragilité des bilans du secteur bancaire comme du secteur des sociétés non financières. La défaillance d'entreprises importantes à Dubaï, au Koweït et en Arabie saoudite a contribué à accroître les incertitudes concernant la santé du secteur des entreprises en général. Les répercussions de ces incidents sur les conditions générales du crédit dans d'autres pays de la région ont, toutefois, été limitées jusqu'à présent — du fait peut-être que les restructurations ont été opérées assez rapidement et sans heurt. La diminution des sources extérieures de financement, jointe à la lenteur de l'accroissement des dépôts, a néanmoins réduit l'aptitude des banques à octroyer des crédits.
La plupart des pays de la région n'ont pas bénéficié de l'essor récent des flux de capitaux vers les marchés émergents, à l'exception notable de l'Egypte et du Liban. Les flux d'investissements de portefeuille sont devenus négatifs en 2009 et ils devraient le rester pendant les deux prochaines années. Il est également peu probable que les flux bancaires vers la région rebondissent rapidement du fait des restructurations en cours et des réformes de la réglementation dans les pays avancés.
Le solde extérieur global de la région devrait s'améliorer, de pair avec la remontée des cours du pétrole, sans toutefois retrouver ses niveaux d'avant la crise. Dans le cas des pays exportateurs de pétrole, le solde extérieur courant, qui est tombé d'un excédent de près de 20 % du PIB en 2008 à 4,6 % en 2009, devrait remonter à 6,7 % et 7,8 % du PIB en 2010 et 2011, respectivement. Des excédents de cet ordre de grandeur devraient être enregistrés jusqu'à la fin de 2015.
La contrepartie en est une accumulation importante d'avoirs extérieurs nets qui, dans le passé, ont servi à financer l'achat de titres publics et des prises de participation aux Etats-Unis et dans les pays avancés d'Europe.
La région doit réorienter son commerce extérieur vers les moteurs actuels de la croissance, attirer l'IDE de ces pays et exploiter les possibilités existantes pour les échanges intrarégionaux et l'IDE.
Cela souligne la nécessité de l'adoption de mesures structurelles pour renforcer la compétitivité. Il est indispensable d'améliorer l'environnement des entreprises notamment en établissant des cadres juridiques et réglementaires solides. Il sera particulièrement important de développer le capital humain en mettant davantage l'accent sur l'éducation et la formation. Et, comme dans toutes les régions qui abritent des marchés émergents, un approfondissement et une plus grande stabilité du secteur financier ainsi que de bons résultats dans le domaine de la stabilité et de la politique macroéconomique augmenteraient les chances d'obtention d'une croissance vigoureuse et autonome.


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