M. Yesser Laârifi, Représentant de la Direction générale des intérêts communs au Premier ministère et coordinateur des commissions.
Après la chute de l'ancien régime de Ben Ali, trois commissions ont été formées spécialement pour corriger et réformer les rouages défectueux du gouvernement. Leur mission est fondamentalement importante, c'est pour cela qu'a été installé un bureau de liaison et de coordination entre ces 3 commissions.
Quel est au juste votre mission? Appartenant au Premier ministère nous essayons de répondre aux besoins des citoyens. En outre, nous enregistrons et organisons les demandes des citoyens pour qu'elles soient bien reçues par les trois commissions: La Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation présidée par M. Abdefatteh Omar, la Commission d'établissement des faits présidée par M. Taoutik Bouderbala et la Commission supérieure de réforme politique présidée par M. Iyadh Ben Achour. Autrement dit, nous conseillons les citoyens et répondons à leurs demandes.
Comment organisez-vous les dossiers? Notre bureau a commencé son travail le 28 janvier 2011. Ce jour-là, on a reçu, 320 citoyens. Les premiers jours sont trop chargés. Les demandes et les dossiers sont diversifiés et différents. On doit recevoir chaque citoyen à part et puis on le dirige et les oriente vers la commission adéquate. Au bout d'un mois, on a reçu 6.440 citoyens.
Quelle est la nature des dossiers que vous traitez? Nous recevons des centaines de dossiers par journée. Ils sont de différents types: il y a des citoyens qui ont des problèmes avec la corruption, et d'autres qui nous contactent pour différents motifs allant de l'usurpation au vol et de la falsification à la main-mise... On doit alors les diriger vers la commission indiquée. Les dossiers arrivent de toute la république, du sud, du nord. On a aussi reçu l'aide de volontaires qui veulent participer au développement du pays. Ceux-ci doivent contacter le ministère de Développement pour des propositions ou des investissements.
Y a-t-il des dispositions particulières pour recevoir ce grand nombre de citoyens? Au début, nous voulons prouver qu'il y a une grande transparence et une complète symbiose entre nous et les citoyens. Mais, il y a ceux qui apprécient notre rôle et d'autres non. Les horaires de travail sont sans interruption. On ne prend pas une pause de 13h00 à 15h00 par exemple. Nous sommes toujours en contact avec les commissions et nous essayons d'être au service des citoyens. On travaille avec sérénité et en toute transparence et rigueur. On utilise des coffres-forts spéciaux pour éviter toute perte ou éventuelle attaque.
A quel niveau, les citoyens sont-ils satisfaits des services des commissions? Pour le moment, nous arrivons à répondre à certains dossiers. Il y a des citoyens qui sont en train de contacter la justice. Autres qui sont retournés pour répondre à quelques questions concernant leurs problèmes. Plusieurs dossiers concernent dès le départ, les compétences de la justice… Nous conseillons alors les plaignants à gagner du temps et à s'adresser aux tribunaux.