L'organisation armée basque ETA a annoncé jeudi «l'arrêt définitif de son activité armée» après plus de 40 ans de lutte pour l'indépendance du Pays basque qui a fait plus de 800 morts, dans un communiqué publié par le journal basque Gara sur son site internet. Cette déclaration intervient alors que les pressions politiques se sont multipliées sur l'organisation, à l'approche des élections anticipées du 20 novembre en Espagne pour lesquelles l'opposition de droite est donnée largement favorite.
«ETA a décidé l'arrêt définitif de son activité armée. ETA lance un appel aux gouvernements d'Espagne et de France pour ouvrir un processus de dialogue direct qui aura comme objectif la résolution des conséquences du conflit et, en conséquence le dépassement de la confrontation armée», indique l'organisation.
«A travers cette déclaration historique, ETA montre son engagement clair, ferme et définitif», assure l'organisation armée.
Elle «considère que la conférence internationale qui a récemment eu lieu au Pays Basque est une initiative de grande importance politique», ajoute le texte.
Lundi, à Saint-Sébastien, une conférence internationale, qui réunissait notamment l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan et le président du parti nationaliste nord-irlandais Sinn Fein Gerry Adams, a appelé l'ETA à renoncer définitivement à la violence.
Car, selon elle, «la résolution accordée rassemble les ingrédients pour une solution intégrale au conflit et compte avec le soutien de larges secteurs de la société basque et de la communauté internationale».
Le gouvernement et l'ex-ministre de l'Intérieur, candidat à l'élection du 20 novembre, Alfredo Perez Rubalcaba avait répété à plusieurs reprises ces derniers jours que l'annonce de la fin de l'organisation était imminente.
Considérée comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis, l'ETA est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans de lutte pour l'indépendance des territoires français et espagnols du Pays basque, et de la Navarre. Elle avait annoncé le 10 janvier une trêve «générale et permanente».