La Bourse de New York creusait ses pertes lundi peu après l'ouverture, les inquiétudes concernant la situation budgétaire de la Grèce reprenant le dessus à la suite d'une réunion européenne jugée décevante. Vers 10h05, le Dow Jones Industrial Average lâchait 1,92% ou 220,51 points à 11 288,58 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,93% ou 50,58 points à 2571,73 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 2,14% ou 25,99 points à 1190,02 points. À Toronto, le S&P TSX perdait 0,99% ou 121,74 points à 12 141,97 points. «Le rebond du marché est en danger: le parti au pouvoir en Allemagne a perdu une nouvelle élection régionale et la Grèce doit discuter dans la journée des progrès effectués sur les mesures d'austérité nécessaires au versement d'une nouvelle tranche d'aide», ont observé les analystes de Charles Schwab. Le ministre des Finances grec Evangélos Vénizélos devait se soumettre au verdict de la troïka représentant zone euro et Fonds monétaire international lors d'une téléconférence prévue vers 16h00 GMT (midi à Montréal). Avant cette échéance, les investisseurs accueillaient avec déception la réunion qui s'est tenue pendant le week-end entre ministres européens des Finances en Pologne. Les dirigeants de la zone euro y ont montré leurs désaccords, et ont réitéré qu'ils conditionnaient toute poursuite de l'aide à des avancées d'Athènes. «Certaines informations indiquent que la Grèce va bien recevoir la prochaine tranche d'aide, certains disent que ce n'est pas garanti», a commenté Patrick O'Hare, du site financier Briefing.com. «Quoi qu'il en soit, les dirigeants européens ont une nouvelle fois tergiversé, au moment où le marché commençait à espérer qu'ils allaient reconnaître que leurs tergiversations avaient été une erreur», a-t-il estimé. Aux Etats-Unis, les investisseurs attendaient une intervention du président Barack Obama, qui devait présenter vers 10h30 de nouvelles mesures de réduction du déficit public pour un montant de 3.000 milliards de dollars. La semaine sera par ailleurs marquée par une réunion de politique monétaire de la banque centrale des Etats-Unis, au coeur de toutes les spéculations à Wall Street, où l'on s'interroge sur l'annonce de nouvelles mesures de soutien à l'économie. Sur le front des valeurs, les 30 valeurs du Dow Jones évoluaient en baisse. Le secteur bancaire pâtissait du retour en force des inquiétudes liées à la crise européenne, Bank of America perdait 3,46%, JPMorgan Chase 3,35%, Citigroup 4,17%, Morgan Stanley 4,98%. Le conglomérat Tyco International montait de 4,09% à 45,49 dollars. Il a annoncé son intention de se scinder en trois sociétés cotées indépendantes: une société spécialisée dans la sécurité des domiciles privés en Amérique du Nord, une autre dans la robinetterie industrielle et une troisième dans la protection anti-incendie et la sécurité. L'équipementier aéronautique Goodrich bondissait de 12,07% à 104,10 dollars. Selon la chaîne CNBC, le groupe diversifié United Technologies (-1,62% à 74,28 dollars) négocie actuellement son rachat, et pourrait proposer en 110 et 125 dollars par action, ce qui valoriserait sa cible entre 13,8 et 15,6 milliards de dollars. General Motors cédait 1,46% à 22,28 dollars. Le syndicat automobile américain UAW est parvenu à un accord de principe avec la direction du constructeur, pour un nouveau contrat pluriannuel prévoyant notamment un intéressement des employés aux résultats. Netflix, après une semaine noire en Bourse, reprenait 2,50% à 159,07 dollars. Le patron du loueur de vidéos sur internet, Reed Hastings, a annoncé à ses abonnés une plus grande séparation entre deux activités de plus en plus disjointes, la location de films sur support DVD et le service de visionnage de films en streaming. Le marché obligataire montait nettement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 1,963% contre 2,085% vendredi soir et celui à 30 ans à 3,225% contre 3,341%.