Rafik Abdessalem, ministre des Affaires Etrangères a évoqué, dans une émission sur «Hannibal TV» diffusée samedi 10 mars 2012 au soir, divers sujet relatifs à la situation du pays, aux relations qu'il entretient avec le président Moncef Marzouki sur la diplomatie du pays, aux motivations de sa nomination et au problème des salafistes à la Faculté de La Manouba. Il a également parlé du complot contre le Gouvernement, des relations avec Qatar, de l'extradition du président déchu Ben Ali et de la visite de Hamadi Jebali en Arabie saoudite. En réaction à la situation dans la Faculté de Lettres, des arts et des humanités de la Manouba provoquée par les salafistes, Rafik Abdessalem a rejeté la responsabilité sur le Doyen Habib Khozdoghli qu'il a accusé d'avoir intentionnellement contribué à pourrir la situation. Il a, dans ce cadre, indiqué que certains milieux œuvrent à maintenir la tension dans le pays, affirmant que si le ministre de l'Intérieur Ali Laarayedh a mis en cause le Doyen de la faculté c'est qu'il a des informations qui doivent le justifier. Rafik Abdessalem a indiqué que la loi doit être appliquée contre quiconque essaie de violer les règles ou d'imposer sa volonté par la force qu'il soit salafiste ou autre. Ben Ali ne doit pas représenter un obstacle pour la promotion des relations avec les pays arabes En réponse à une question sur le refus par l'Arabie Saoudite d'extrader Ben Ali ainsi que la protection dont bénéficie certains membres du clan des Trabelsi, il a répliqué que cela ne doit pas faire obstacle aux relations de la Tunisie avec les pays arabes. Il a précisé, à ce propos, que la Tunisie a besoin de soutien de la part de « ses frères arabes », affirmant que Hamadi Jebali n'est pas parti quémander en Arabie Saoudite mais il a demandé des investissements pour des projets dans le pays. La suppression du visa avec le Royaume saoudien vise, selon lui, à inciter les hommes d'affaires à venir en Tunisie et à promouvoir le tourisme, affirmant que 20% de la main-d'œuvre dans le pays dépend de ce secteur. Le ministre a également indiqué que cette mesure de suppression du visa qui été appliquée unilatéralement par la Tunisie n'est pas une faiblesse car des mesures similaires ont été décidées par le pays à l'égard des pays maghrébins consistant à supprimer les visas et à accorder les quatre libertés (séjour, propriété, déplacement et travail) sans contrepartie en plus d'accorder aux citoyens maghrébins le vote aux municipalités. Un prêt de 500 millions de dollars du Qatar Evoquant la nature des relations avec le Qatar, il a affirmé que c'est tout à fait normal que la Tunisie soit ouverte sur son environnement arabe et islamique, affirmant que ces relations ont commencé à apporter leurs fruits avec l'octroi d'un prêt de 500 millions de dollars avec un intérêt de 2% ainsi que la construction de logements sociaux à des tarifs très réduits. Des groupes anarchistes cherchent à renverser le gouvernement, citant à ce sujet, les partis qui ont obtenu des scores nuls aux élections de la Constituante Il a indiqué que les demandes formulées après la formation du Gouvernement ainsi que les sit-in et grèves sont des preuves que des groupes anarchistes cherchent à maintenir la tension dans le pays afin de faire chuter le Gouvernement. Il a affirmé que ce n'est pas le parti du Mouvement Ennahdha qui gouverne seul, mais que le pouvoir a été partagé entre la Troïka de manière concertée en ce sens que les postes ont été répartis de manière équitable en tenant compte des équilibres au sein de la majorité. Parlant de ses relations avec le président Moncef Marzouki , il a indiqué qu'ils se concertent sur les grandes décisions en matière de politique étrangère en concertation avec le premier ministre Hamadi Jebali. En ce qui concerne l'application de la charia en tant que source de législation en Tunisie, il a indiqué que cette question est en débat au niveau de l'Assemblée Constituante et que la plupart des députés sont d'accords pour maintenir l'article 1 de la constitution qui met l'accent sur la Tunisie comme pays arabe et islamique et préserve son identité arabo-islamique du pays. Il a déploré l'attitude de l'opposition dont le comportement ne force pas le respect, a-t-il dit, affirmant que certains partis veulent gêner le travail de la Constituante en provocant des débats stériles et superficiels. Il a nié, d'un autre côté, que sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères soit motivée par ses liens avec Rached Ghannouchi qui est son beau père, affirmant que se sont les instances du parti Ennahdha qui l'avaient proposé à ce poste.