La décision de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie prise par les autorités tunisiennes dans le but de protéger les intérêts des citoyens syriens en exerçant des pressions sur le régime de Bachar Al-Assad, semble faire des victimes collatérales notamment parmi les citoyens ordinaires de ce pays du Moyen-Orient. De nombreux syriens désireux de se rendre en Tunisie se trouvent coincés dans leurs pays en proie à la guerre sans la possibilité d'obtenir le visa. Le ministère des Affaires étrangères avait âprement défendu cette décision de rupture des relations diplomatiques la décrivant comme une nouvelle stratégie de la diplomatie tunisienne qui préservera les droits des citoyens syriens. Pourtant le ministère n'a rien entrepris pour traiter les conséquences de cette prise de position en particulier ses effets sur les syriens innocents. En effet, les intérêts de la Tunisie sont représentés en Syrie par le Liban et Oman. Comme les pays du Golfe ont décidé de fermer leurs ambassades, c'est uniquement Beyrouth qui se charge des affaires de la Tunisie en Syrie. Les procédures d'obtention du visa sont devenues très compliquées, car il faut que les demandes de visas soient déposées par le biais de l'ambassade du Liban qui transmettra le dossier à l'ambassade de Tunisie. Cette dernière remet la demande à son ministère de tutelle qui à son tour le transmet au ministère de l'Intérieur qui donne son avis. Pour ceux qui ont des parents en Tunisie, ils doivent recevoir une invitation qui doit ssuivre les mêmes rouages administratifs. Ces longues procédures administratives qui peuvent, on l'imagine, durer des semaines voire des mois sont pénalisantes pour des personnes qui sont pour la plupart en état de détresse. La plupart des syriens qui sollicitent des visas ont des parents en Tunisie dont certains sont devenus des citoyens jouissant de la nationalité Tunisienne. En outre, certains d'entre eux viennent pour se soigner. Il s'agit de cas humanitaires qui exigent une solution rapide et non pas des circuits administratifs sans issus. De nombreux citoyens syriens et des naturalisés tunisiens ont contacté TunisieNumerique pour raconter leurs clavaires et celui de leurs proches qui ne peuvent obtenir le visa pour se rendre en Tunisie. Ils ont voulu, à travers TunisieNumerique, lancer un appel aux autorités compétentes pour tenir compte des considérations humanitaires et faciliter l'octroi du visa ou tout simplement le supprimer. La Syrie traversant une période exceptionnelle, cette réalité doit être prise en compte pour alléger les souffrances des syriens et leur permettre de rencontrer leurs proches en Tunisie.