La première fois qu'il est venu aux Etats-Unis, c'était en 1974, à l'âge de 20 ans, dans le cadre d'un voyage d'étude consacré aux fast-foods… Même dans ses rêves les plus fous, François Hollande n'avait sans doute jamais imaginé qu'un président des Etats-Unis lui rappellerait un jour cet épisode de sa jeunesse. C'est pourtant ce qui s'est passé, vendredi 18 mai, à la Maison Blanche. Il était un peu plus de midi. Cela faisait plus d'une heure que Barack Obama et François Hollande devisaient dans le bureau Ovale. Une quinzaine de journalistes avaient été admis pour assister à la fin de l'entretien. Les présidents étaient assis sur des fauteuils, sous le portrait de George Washington. Ils allaient se lever quand Barack Obama, qui avait fait allusion un peu plus tôt au voyage américain de l'étudiant Hollande, lâcha cette phrase : “Les cheeseburgers se marient très bien avec les frites.” Cela tombe bien : en anglais, frites se dit “french fries”… Ce vendredi, à Washington, l'évidence gastronomique avait valeur de convergence diplomatique. C'était la première fois que les deux hommes se rencontraient et le contact semble être bien passé. Il faut dire que l'Américain avait fait des efforts pour montrer sa sollicitude à l'égard du Français. D'abord en lui accordant un si long entretien : soixante-dix minutes, dont vingt en tête-à-tête sans collaborateurs, ce qui est beaucoup quand on sait qu'une rencontre bilatérale dans le bureau Ovale dure généralement une demi-heure.