Le secrétaire général du Mouvement Nidaa Tounes, Taïeb Baccouche, a été prompt à la détente pour répondre à la déclaration du Président du Mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui affirme que Nidaa Tounes était plus dangereux que les salafistes. Mr Baccouche était, ce soir, sur tous les fronts. Il a donné des déclarations à la TV Nessma, il était juste auparavant invité sur le plateau de Mosaïque FM, tellement il était indigné par l'attaque de front du chef d'Ennahdha. M. Baccouche considère que cette déclaration était truffée de contradictions et n'avait aucun fondement et que Nidaa Tounes n'avait rien de dangereux. Il s'est étonné que Rached Ghannouchi dise de sa formation qu'elle est le plus grand danger qui guette la Tunisie, alors que d'un autre côté, il essaie de minimiser l'importance de ce parti, et dit que c'est une nouvelle formation sans envergure !! Concernant les insinuations quant à l'appartenance de certains RCDistes à Nidaa Tounes, M. Baccouche a rappelé que le Mouvement Ennahdha avait « récupéré » plusieurs RCDistes à son sein. Quant à la comparaison entre le danger de Nidaa Tounes et celui des salafistes, il s'est posé la question à savoir qui est le plus dangereux, celui qui brûle des ambassades ou Nidaa Tounes ? Celui qui envoie ses milices pour empêcher les réunions des autres partis ou nidaa Tounes ? Et c'est grâce à cette parallèle entre Ennahdha et les groupes salafistes, que Mr Baccouche, en habile communicateur, a pu faire le lien entre les deux formations. Il a ainsi rappelé que les salafistes, considérés aujourd'hui comme dangereux, étaient il y a peu de temps comme des enfants pour Rached Ghannouchi, avant de se retourner contre lui et de commencer à agir de leur plein gré. Concernant son avis de cette offensive lancée par Ghannouchi contre Nidaa Tounes, il a précisé avec beaucoup de flegme, que ce « langage » ne pouvait pas correspondre aux exigences de la conjoncture actuelle, qui aurait plus besoin de consensus que d'affrontements. Il a enfin précisé qu'il avait la conviction que ce type de discours, servirait plutôt pour faire diversion des vrais problèmes de l'étape et, surtout, de l'échec du gouvernement actuel dans la réalisation des objectifs de la révolution. Il a conclu par une comparaison entre le comportement de Ghannouchi et celui de Ben Ali, quand il s'agissait de refuser le dialogue avec les nahdhaouis.