Contacté par TunisieNumerique Maître Mohamed Ammar, membre du collectif d'avocats de Kamel Lataeif impliqué dans l'affaire du complot contre la sûreté de l'Etat, a souligné que ce dossier comporte de nombreux vices de forme au niveau juridique. Il a tenu à préciser, tout d'abord, que le plaignant l'avocat Cherif Jebali n'est pas habilité à déposer des plaintes en justice en pareille affaire, affirmant que c'est le Parquet général qui est censé prendre l'initiative d'intenter des actions judiciaires dans les affaires touchant à la sûreté de l'Etat. Il a qualifié l'action de l'avocat Cherif d'immorale et contre les règles élémentaires de la déontologie de la profession d'avocat. Me Ammar a également souligné que dans ce genre de dossier ayant trait à la sûreté de l'Etat ce sont les juridictions militaires qui sont compétentes et non pas des tribunaux civils. Il a démenti que son client Kamel Lataeif se soit dérobé à la convocation ou qu'il ait présenté un certificat médical pour se faire représenter par ses avocats. L'avocat de la défense a indiqué que la première convocation est parvenue la nuit de l'Aïd Al Idha pour se rendre au poste de police. Il a précisé qu'il y avait un flou dans la convocation du juge d'instruction car il ne lui et pas spécifié s'il est témoin ou accusé. Il a précisé aussi que le juge d'instruction chargé du dossier n'est pas au courant de tout le contenu du dossier. Parlant de soit disant pièces à conviction versée dans le dossier, il a indiqué qu'elles sont basées sur des enregistrements de conversations téléphoniques se demandant comment un simple avocat a pu entrer en possession de tels enregistrements. En outre les conversations et SMS remontent à 2011, s'interrogeant sur quel Etat comploterait alors son client à cette époque là. C'est lorsque l'interdiction de voyager lui a été notifié que son client a su qu'il est devenu accusé. Me Mohamed Ammar s'est étonné également qu'on interdise à quelqu'un de voyager alors qu'il ne représente aucun danger ni des risques de fuite. L'avocat a rappelé qu'une plainte similaire a été déposée par la même personne en mars dernier et qu'elle a été classée sans suite. Il a affirmé avoir confiance en la justice souhaitant qu'elle ne soit pas entraînée dans des affaires de règlement de compte politique. Cela marquerait selon lui un retour aux anciennes méthodes, s'étonnant que des personnes qui ont souffert de telles méthodes les utilisent aujourd'hui. Il a formulé l'espoir que cette affaire soit classée, appelant le gouvernement à faire preuve de discernement et de recourir à la raison lui conseillant de se consacrer à la résolution de problèmes plus urgents relatifs au quotidien des citoyens.