Israël reconnaît officiellement pour la première fois l'assassinat du numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Abou Jihad, en 1988, à Tunis, selon des extraits d'un article publiés jeudi 1er novembre par le quotidien Yediot Aharonot, à paraître vendredi. Le journal israélien précise qu'il a été autorisé à publier les détails de cette opération à la suite de six mois de négociations avec la censure militaire. Décapiter l'Intifadha L'opération contre Abou Jihad, de son vrai nom Khalil Al-Wazir, dans la nuit du 15 au 16 avril 1988, à Tunis, où s'était installée l'OLP, visait à décapiter la première Intifada palestinienne, qui avait éclaté en décembre 1987, dont il était un des dirigeants. Cette opération a été conduite par vingt-six membres des commandos de l'état-major, l'unité la plus prestigieuse de l'armée, alors dirigés par Moshé Yaalon, actuel ministre des affaires stratégiques, sous le commandement de son adjoint, Nahoum Lev, précise le journal. Dans une interview publiée pour la première fois, Nahoum Lev – mort dans un accident de moto en 2000 – déclare ne pas avoir de regret. “J'ai tiré sur lui sans la moindre hésitation: il était voué à mourir. Il était mêlé à d'horribles crimes contre des civils israéliens”, se justifie-t-il dans cette interview posthume. Malgré la mort d'Abou Jihad, l'Intifada se poursuivit jusqu'aux accords d'Oslo de 1993, qui ouvrirent la voie à la création de l'Autorité palestinienne en 1994, présidée par son compagnon d'armes et chef de l'OLP, Yasser Arafat.