David Thomson, le journaliste français pris pour cible par les tirs de chevrotine de la police lors de sa couverture des évènements de Siliana, et blessé aux jambes, a livré un témoignage poignant de sa mésaventure sur France 24. Le site de la chaine étale par ailleurs des clichés illustrant cette épopée. Il raconte qu'il s'est déplacé au troisième jour des affrontements à Siliana, et qu'il a averti les autorités de son arrivée. Il ajoute qu'il a été bien accueilli par les jeunes manifestants qui s'empressaient autour de lui pour lui raconter leurs revendications. Puis il enchaine sur l'accélération des évènements et l'assaut des policiers qui ont tiré sans sommation aucune : « Alors que nous étions en première ligne des manifestants, la police a tiré des gaz lacrymogènes. La foule fuit vers une rue adjacente. C'est alors que, sans sommation, la police tire avec des chevrotines. Je me retrouve à terre. Hamdi (son coéquipier), qui a été blessé au dos, me porte jusqu'à l'ambulance, qui est déjà bondée de personnes plus gravement touchées que nous. Plusieurs perdront un œil »... « La police a tiré aveuglément. Elle s'est laissé déborder. Il n'y a pas de gradation dans la réponse de la police. Ils ont tiré des balles de plomb, alors que les manifestants avaient seulement des pierres à la main ». Le journaliste rapporte que dans l'intérieur du pays, l'impatience est grande et explosive. Les députés d'Ennahda avouent en “off” avoir très peur de la déception des Tunisiens qui n'ont pas vu leur quotidien s'améliorer depuis un an.