Il est, en effet, légitime de se poser une telle question, au vu de l'évolution de ce qui se passe au mont Chaâmbi depuis quelques jours, ou plutôt, depuis quelques mois. A qui profite le crime ? Car crime il y a ! Et il ne s'agit pas du crime qui vient en premier aux esprits, à savoir celui de charcuter et estropier la crème de la jeunesse tunisienne, celle qui veille de nuit comme de jour à la sécurité et la souveraineté du pays. Non, il s'agit, plutôt, d'un crime plus profond, plus pernicieux, plus vil, qui est celui de discréditer et de tourner en ridicule l'armée nationale tunisienne, l'un des rares motifs de fierté qui reste au tunisien. Car c'est bien de cela qu'il s'agit. On dirait qu'on est en présence d'un scénario machiavélique tissé de main de maître pour tourner en bourrique notre institution de la défense nationale. Sinon, comment pourrait-on qualifier le fait d'envoyer des centaines d'hommes d'élite, les meilleurs que comptent nos forces armées, à la poursuite d'une chimère, d'un mirage ? Puisque malgré les efforts déployés par nos hommes, il n'y a pas un seul terroriste à se mettre sous la dent, On dirait que le Chaâmbi s'est transformé en la jungle de l'Amazonie. Est-on au moins sur que ces terroristes n'ont pas été « évacués » avant de déclencher l'opération de ratissage ? Et par ailleurs, on se plait à minimiser le nombre de terroristes présumés, et au lieu de parler des cinquante hommes armés et entrainés, on préfère avancer le chiffre de 20 quidams, de façon à enfler le ridicule, d'une armée nationale au grand complet qui n'arrive pas à venir à bout d'un groupuscule terré dans des grottes du Mont Chaâmbi. De sorte que, mine de rien, notre armée est devenue la risée des autres nations dont les médias parlent volontiers d'une armée « impuissante » devant un petit groupe de jihadistes. Ce qui a même poussé l'Algérie à proposer de faire le travail à notre place en offrant ses services et sa compétence dans des interventions sur le sol tunisien ! Pire encore, on commence sournoisement à diffuser des séquences vidéo montrant des agents de l'ordre hors d'eux et qui jurent par tous les noms qu'ils avaient assuré par eux-mêmes le déminage de la zone, et qu'ils ont été surpris de la « réapparition » d'engins explosifs, après coup. Or entre leur premier passage et celui où ces agents ont été victimes d'explosions de mines, seule l'armée a eu accès à cette zone. Ne serait-on pas en train de vouloir insinuer que des éléments de l'armée seraient en train de piéger leurs propres camarades de combat ? Qui aurait intérêt à salir de la sorte la réputation de notre valeureuse armée ? Qui est à ce point embêté de l'inconditionnel soutien dont jouit cette armée auprès des citoyens ? Qui s'était plaint, il n'y a pas si longtemps que l'armée n'était pas « encore » garantie et sous contrôle ?