Tunis, le 21 Août 2013 A son Excellence Moncef Marzouki Président de République Tunisienne Jabeur Mejri est en prison depuis plus d'une année, condamné pour 7 ans et demi d'emprisonnement. Son délit est d'avoir publié des caricatures du prophète sur un réseau social. Jabeur Mejri est le premier prisonnier d'opinion en Tunisie depuis la Révolution. Vous n'êtes pas sans connaître sa situation car son cas vous a été présenté à maintes reprises que cela soit à l'échelle nationale ou internationale. La mobilisation du Comité de soutien a d'ailleurs permis qu'il soit reçu avec la famille au palais présidentiel à deux reprises. Lors de ces entrevues, vos conseillers nous ont confirmé l'intérêt accordé à ce dossier par la présidence et transmis des messages positifs suscitant l'espoir de la famille et de ses amis de le voir libéré rapidement. Voilà pourquoi, malgré la disproportion manifeste de la peine prononcée et malgré l'intérêt que vous avez manifesté sur ce dossier, nous avons été surpris et effondrés de ne pas voir Jabeur Mejri libéré à l'occasion de la grâce présidentielle du 25 juillet ou de la fête de l'Aïd. Dans le contexte actuel, où les Tunisiens expriment avec force leur attachement aux droits et libertés individuelles, sa libération aurait été un signe fort de l'engagement du pouvoir pour la défense des acquis de la Révolution. Nous vous sollicitons aujourd'hui afin que vous accordiez une audience à la famille accompagnée du Comité de soutien pour comprendre pourquoi Jabeur Mejri est encore incarcéré pour des idées et si, comme vous l'avez affirmé, vous suivez ce dossier avec bienveillance. Dans l'attente d'une réponse favorable, nous vous adressons, Monsieur le Président de la République, nos respectueuses salutations. P/ Le Comité de Soutien