Le gouvernement turc se retrouve éclaboussé par un scandale financier sans précédent. La justice a inculpé et mis derrière les barreaux un certain nombre d'hommes d'affaires, d'élus et deux fils de ministres mis en cause dans une affaire de corruption. Cette fois, Recep Tayyip Erdogan est contesté dans son propre camp, par la confrérie du prédicateur musulman Fetullah Gülen sur laquelle il s'était jusque-là largement appuyé pour conquérir et fortifier son autorité. Le chef du gouvernement a dénoncé un « complot », par un « Etat dans l'Etat » accusé de vouloir le « salir » et « détruire » les progrès, notamment économiques, accomplis par le pays depuis dix ans. » Les élections du 30 mars s'annoncent donc cruciales et ce « scandale » qui a éclaté la semaine dernière risque de porter un coup sérieux à l'image d'un parti et de son chef et si malgré cette affaire le premier ministre emporte les municipales, il deviendra alors incontestablement « la figure politique la plus forte de la Turquie moderne ».