La séance était empreinte de vives tensions hier samedi à l'ANC sur fond d'une passe d'armes entre la députée du Courant démocratique et ex-CPR, Samia Abbou et le président du bloc Ennahdha, Sahbi Atig. vilipendés, et accusés de « traîtres » par l'élue Samia Abbou, les élus du bloc d'Ennahdha et à leur tête, Sahbi Atig ont vivement réagi. En cause, le rejet d'un amendement consensuel de l'article 73 portant sur les conditions d'éligibilité à la présidence de la république. L'amendement proposé par la commission des consensus et suggérant la suppression de l'âge maximal a été rejeté par 81 voix pour, 70 contre et 25 abstentions. Sortie de ses gonds, Samia Abbou a rétorqué en qualifiant les députés d'Ennahdha de « traîtres ». Invoquant notamment le rapprochement d'Ennahdha de Béji Caied Essebsi, l'élue a asséné: « Ennahdha a farouchement soutenu l'inscription d'un âge maximal mais lors de la crise politique qu'a traversé la Tunisie, le parti s'est rapproché de M. Béji Caied Essebsi et s'est rétracté ». Et d'ajouter que malgré sa contestation de cet amendement, « j'ai voté pour car je m'y suis engagée dans la commission des consensus ». Les propos de la députée ont déclenché un tollé et prenant la parole, Sahbi Atig a exigé des excuses. dénonçant la politique des deux poids, deux mesures, le président du bloc d'Ennahdha a réclamé des sanctions de la part du bureau de l'Assemblée. Désormais habituée des cacophonies, l'Assemblée est rentrée dans une large confusion. Le président a été contraint de lever la séance. Les députés du Courant de l'Amour s'étaient retirés plus tôt du débat.