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Tunisie : Moncef Marzouki, entre mission et démission
Publié dans Tunisie Numérique le 26 - 02 - 2014

« J'y suis, j'y reste », voilà le mot d'ordre que le président provisoire Moncef Marzouki ne cesse de scander au moindre titillement. Se considérant « élu » (alors qu'il n'était que tout juste désigné à la suite d'un compromis politique au sein de la Troïka), il affirme à qui veut l'entendre que personne ne peut le déloger de Carthage et qu'il n'en lâchera le palais qu'en faveur d'un président élu, donc au terme des prochaines élections présidentielles.
Cette position suggère que Moncef Marzouki n'a pas bien assimilé et intégré trois éléments de poids dont sa réflexion est censée bien tenir compte :
1- Son poids électoral insignifiant au vu des résultats du 23 Octobre 2011, outre sa dégringolade actuelle dans les sondages d'opinions et les intentions de vote. Toutes les indications convergent pour affirmer que l'homme politique Moncef Marzouki est d'ores et déjà grillé dans le paysage politique comme auprès de l'opinion publique tunisienne. Collectionnant les casseroles et les toiles, il n'a pas arrêté de se tirer des balles non seulement dans le pied mais notamment dans l'image, ravalant la fonction et le rang de chef d'Etat.
2- La Tunisie est en phase transitoire, une période où la quête du consensus, la notion d'Etat et l'intérêt public priment avant toute autre considération aussi envisageable qu'elle soit. La posture de Moncef Marzouki aurait été justifiée s'il était élu aux suffrages universels et si les instructions républicaines étaient stables et permanentes.
3- Dans une phase transitoire, et le cas échéant, l'idée de mener sa campagne électorale tout en se maintenant au poste de président de la république n'est pas recevable d'un point de vue aussi politique que moral. Autrement dit, fausser le jeu électoral, prendre une longueur d'avance dès le départ et mettre à profit les moyens de l'institution présidentielle et de l'Etat au service d'objectifs électoraux et partisans.
Droit dans ses bottes, plutôt bouché à l'émeri, Moncef Marzouki, tel un acrobate de foire de dimanche, multiplie les grands écarts, les exercices de style et les sauts périlleux, sans compter les sorties de route tant politiques que médiatiques , chevauchant un tocard qu'il prend pour un solide cheval de course ou un étalon pur sang. En direct, ou en aparté, la voix haute ou du bout des lèvres, la majorité écrasante de la classe politique l'enjoint de démissionner s'il entend présenter sa candidature. Personne ne lui conteste le droit d'être candidat à sa propre succession pour peu qu'il dégage de son poste présidentiel au moment opportun.
A défaut de démission sciemment consentie, en temps utile, pour la bonne cause et pour éviter le conflit d'intérêt et le retour de manivelle, il n'est pas exclu que Moncef Marzouki soit, à brève échéance, l'objet d'une procédure de destitution. D'autant plus qu'il reste le seul pilier de la Troïka à vouloir continuer à porter simultanément la double casquette (Président et candidat), compte tenu de l'éviction d'Ali Larrayedh et son gouvernement ainsi que de l'annonce officieuse (à confirmer) de Mustapha Ben Jâafar, président de l'ANC, de démissionner de son poste, en prévision des élections présidentielles.
Sur un autre plan, si Moncef Marzouki campe sur sa position, l'hypothèse de le déclarer inéligible par l'ISIE n'est pas à écarter. Il n'est pas impossible que la loi électorale, en cours d'établissement, préviennent ce cas de figure et comporte une clause bloquant toute candidature soumise dans de telles conditions. Le cas échéant, ce scénario équivaudrait à une destitution camouflée, à moins que de guerre lasse, en désespoir de cause, Moncef Marzouki concède l'ultime sacrifice, plus contraint que consentant, de quitter la présidence. Auquel cas, ce serait pour lui un déchirant et non moins salutaire crève-cœur. A se demander s'il a vraiment posé les bonnes questions ?
Désormais, Moncef Marzouki est seul, dégaine en solitaire, dans un isolement assourdissant. Entre la peste de la démission et le choléra de la destitution, il est contraint de choisir son camp et sa manière d'être décapitée. Un dilemme cornélien, un ténébreux cauchemar connaissant son entêtement obsessionnel à rester, bec et ongles, à Carthage et son incapacité politique, morale et intellectuelle à comprendre les dessous et les impératifs de la situation. En continuant à vociférer « je ne démissionne pas », il arme encore son fusil pour tirer sur l'autre pied, se trompant de cible, de combat et d'adversaire.
Son armée de conseillers, plus utile à la parade qu'au combat, plus boulet que sentinelle, composée beaucoup plus de comparses de coulisses que de brave soldats, les yeux braqués sur le butin plutôt que sur le feu, au lieu de concevoir et mettre en place des plans de bataille et des tactiques de manœuvre, semble le réconforter dans sa fixation de rester fidèle au poste, peut-être que les lieutenants de Carthage sont convaincue qu'en cas de démission de leur mentor, leur chef de guerre, le livre se fermera et la messe sera dite, les derniers pans du gâteau leur seront arrachés à la bouche, quitte à l'acculer à la désertion ou au suicide sur le champs d'honneur.
Toutefois, en de telles conditions de pression, de harcèlement, voire même de lynchage, le marin Moncef Marzouki, qui déjà naviguait à vue, accompagnés de médiocre matelots, parviendrait-il, vaille que vaille, à mener sa barque (trouée de toute part, sans voile ni mât) comme il l'entendait, dans une mer aussi agitée, sous un ciel aussi brumeux, par un vent aussi violent ?!


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