Cette information est passée sous silence mais outre les 467 prisonniers graciés par le président de la République, Moncef Marzouki, à l'occasion de la Fête des martyrs, figurent 26 prisonniers libyens. C'est leur nombre qui frappe d'emblée. Jamais, il ne fût aussi important. D'accoutumée il n'outrepasse pas les 15 ou 20 prisonniers. Ces graciés seraient vraisemblablement impliqués dans des affaires de drogues. Un délit mineur, à priori. Toutefois c'est le timing de cette grâce qui suscite circonspection et interrogation coïncidant avec l'enlèvement récent du diplomate tunisien, Mohamed Bechikh. Peu d'information ont filtré jusqu'ici sur les circonstances de cet enlèvement, l'identité de des ravisseurs du diplomate ou la teneur des négociations engagées par les autorités tunisiennes pour sa libération. La Libye est en proie au chaos et vit une transition fragile par l'essor de groupes jihadistes armés et une incapacité à les maitriser. Le gouvernement a érigé le silence en loi sachant la complexité des tractations pour la libération d'otages mais tout laisse à croire que la grâce des 26 prisonniers libyens est la rançon qu'ont exigé les ravisseurs. Par la libération des 26 prisonniers libyens, les autorités démontrent une certaine souplesse dans les négociations et la volonté de trouver un compromis gagnant-gagnant.