Désormais, il faudrait, peut être, penser à exiger des étudiants en Médecine de passer par des stages de formation en arts martiaux et autres pratiques de self-défense. Du moment qu'ils sont tout le temps ciblés par des actes de violence de la part des patients et leurs accompagnateurs, au niveau des services d'urgence, notamment. Or voilà que cette violence déborde les services d'urgence pour atteindre les blocs opératoires de certains hôpitaux ! Pourtant, dans un bloc opératoire, un médecin est, en principe à l'abri de toute agression, vu que le seul élément étranger à l'équipe est le patient, qui d'habitude est anesthésié et hors d'état de nuire. Pourtant, c'est bien ce qui arriva à un jeune résident en anesthésie réanimation officiant au bloc opératoire de l'hôpital d'enfants de Bab Saâdoun, pas plus tard que mardi dernier. Il a été magistralement tabassé, au point qu'il lui a été prescrit trois semaines de repos. Et devinez par qui il a été agressé ? Par le chirurgien orthopédiste en chef de l'hôpital, qui lui aurait occasionné, entre autres, une fracture du nez. Mardi dernier, en effet, le chef du service d'orthopédie relevant de l'hôpital mentionné, est entré dans une colère noire, quand il a constaté que le médecin anesthésiste, un professeur en médecine, qui plus est, était en train de consulter son ordinateur portable dans une pièce attenante aux salles d'opérations. Il est devenu furieux car son collègue a osé enfreindre sa décision d'interdire l'usage des ordinateurs dans le bloc opératoire. Sa colère était telle qu'il jeta violemment, l'ordinateur de son collègue par terre. C'est alors qu'entra en scène le jeune résident qui a voulu intervenir pour soutirer son patron le professeur d'anesthésie réanimation, de l'ire du chirurgien. Chose qui n'a pas plu au chirurgien qui déversa, du coup sa colère contre le jeune stagiaire, en le frappant et le plaquant contre le mur, lui occasionnant une fracture du nez et autres lésions au visage. Et ce n'est pas fini, puisque la victime porta plainte auprès de la police, poussant l'agresseur à faire de même en présentant un certificat médical de violence dépassant en période de congé celui de sa victime. Par ailleurs, le chirurgien agresseur a eu l'idée de lancer une page, sur les réseaux sociaux, pour y recueillir le soutien et la sympathie des gens et se positionner en tant que victime. Cet incident suscita beaucoup d'indignation dans les rangs des syndicats des jeunes médecins, de même que du conseil de l'ordre, de la faculté de médecine et du bureau de la Société d'orthopédie, qui attendent une réaction vigoureuse de la part du ministre de la santé, d'autant plus, disent certains, que ce chirurgien n'en est pas à sa première crise de colère, et qu'il aurait, auparavant violenté une technicienne supérieure travaillant sous ses ordres. D'ailleurs d'aucuns prétendent que ce chef de service avait été nommé par l'ancien ministre de la santé, Abdellatif Mekki pour des considérations partisanes.