Les dernières mesures, drastiques et insolites, décrétées par le gouvernement, pour réduire le train de vie de l'Etat, confirme que le fonctionnaire tunisien reste toujours le parent pauvre et le dindon de la farce, cher au pouvoir politique. Outre qu'il est saigné par les impôts et cotisations sociales, retenus à la source, le fonctionnaire tunisien est toujours ciblé quand il s'agit de coupe budgétaire ou de choix gouvernemental. Ses acquis sociaux sont toujours sur la corde raide. On dirait que l'administration tunisienne est responsable, à part entière, de la crise économique et sociale et qu'à ce titre la fonction publique est tenue de payer les pots cassés. Quand le gouvernement patauge, manque de solutions, ou cherche une planche de salut, il se tourne automatiquement vers le fonctionnaire et frappe fort dans sa bourse. C'est toujours lui le premier à trinquer, à être sacrifié sur l'autel de l'austérité et de la compression des dépenses. On peut tout dire sur et contre la fonction publique tunisienne, à juste titre parfois, mais personne n'est en mesure de dénier à l'administration son rôle déterminant dans le sauvegarde de la révolution tunisienne. C'est cette même administration, décriée et vouée aux gémonies, qui a continué à assurer les services publics dans une situation de chaos. L'administration était restée debout quand tout s'écroulait. Il est trop réducteur et non moins injuste de cultiver la confusion et de ne focaliser que sur la partie pourrie de l'administration (Bras cassés, opportunistes, fainéants,...). L'autre partie, saine, compétente, professionnelle et engagée mérite un regard moins méprisant et plus objectif. Mettre tout le monde dans le même sac est une insulte. Les connaisseurs des arcanes de l'administration tunisienne ne peuvent que tordre le coup à ces clichés usés jusqu'à la corde. Dans une large mesure, les hauts cadres sont allaités aux principes de l'intérêt public et du devoir accompli. S'il y a un ver dans le fruit, le bon sens et la bonne foi commande de ne pas tout jeter. L'administration tunisienne n'est pas réductible à ses brebis galeuses ou à ses chats de gouttière. Les deux mesures, touchant les hauts cadres, préconisées par Mehdi Jomaa sont les suivantes : Les deux mesures en question suscitent quelques remarques dont ci-après les plus importantes : Il à signaler que les bons d'essence et les voitures de fonction sont une forme d'indemnité en nature, indissociable de la rémunération, qui est un acquis social incompressible.