Un colonel libyen lisant à la télévision un communiqué « au nom de l'armée », a annoncé la suspension du Congrès général national (Parlement), la plus haute autorité de Libye. « Nous, membres de l'armée et les révolutionnaires (ex-rebelles), nous annonçons la suspension du CGN », a déclaré le Colonel Mokhtar Fernana, présenté comme le commandant de la Police militaire, sur deux chaînes privées de télévision. En effet, le groupe armé, venant de Zenten, a annoncé la suspension du Parlement libyen après avoir attaqué les députés. Ces hommes ne sont pas commandés par le général Haftar, mais sont venu le supporter, vu qu'il est originaire de Zenten et que sa qualité d'ex chef d'armée lui donne une certaine légitimité à leur sens. Le colonel Mokhtar Fernana a annoncé dimanche soir que la cour constitutionnelle du pays devrait prendre le contrôle du Parlement et que le gouvernement du Premier ministre intérimaire Abdullah Al-Thinni serait le cabinet de transition jusqu'à la tenue de nouvelles élections générales. Le groupe de militants loyal au général Khalifa Haftar a lancé un assaut contre le Parlement libyen dimanche après-midi, et des militants ont fait irruption dans le bâtiment du Parlement pour expulser les députés, ce qui les a contraints à ajourner la session en cours. Des échanges de coups de feu ont éclaté près du Parlement et sur la route de l'aéroport international de Tripoli, faisant deux morts plus de 60 blessés, d'après des officiels du ministère de la Santé. Vendredi à l'aube, le général Haftar a conduit son « armée nationale » auto-proclamée à Benghazi, la deuxième plus grande ville du pays, pour purger la ville des « terroristes », faisant au moins 79 morts et environ 140 blessés, selon les médias locaux. En guise de réponse, le gouvernement intérimaire du pays a qualifié l'action du général Haftar de « coup d'Etat ».