Qu'on le veuille ou non, que çà déplaise à certains, que çà fout la migraine à d'autres, les tunisiens et les algériens sont frères. Frères, pas depuis les incidents de Sakiet Sidi Youssef, mais bien avant ! Frères depuis la nuit des temps, frères dans le meilleur et dans le pire. Et la moindre des choses entre frères, c'est que les cadets puissent profiter de l'expérience des ainés. C'est d'ailleurs l'essence même de la vie, et c'est la règle générale qui a de tout temps régi la vie dans le règne animal. Donc, en matière de gestion du fléau du terrorisme, il n'y aucun mal à ce que la Tunisie profite de l'expérience algérienne qui remonte à des décennies, avec les périodes sombres, certes, mais aussi avec ses périodes de succès et de victoires. Quand on parle de çà, on ne va pas jusqu'à demander des renforts en hommes de troupes sur le terrain, bien que cela soit déjà de mise, puisque nos frères n'épargnent aucun effort pour maintenir sous pression les groupes de terroristes armés qui infestent la zone frontalière entre les deux pays, et n'hésitent pas à tirer dans le tas sur tout ce qui bouge dans le secteur. Mais il faudra, au moins, qu'on apprenne leur rigueur et leur sens de l'abnégation et de sérieux dans cette lutte. Et çà sera déjà çà d'acquis. Dernière leçon en date qui nous parvient des nos frères ainés, c'est qu'en état de guerre, il n y a nulle place pour les fêtes et les amusements, du moins pour les hommes de troupes, qui doivent, encore et toujours, se sacrifier pour que leurs concitoyens vivent et fêtent en toute quiétude. Donc, depuis hier, le gouvernement algérien a décidé d'annuler tous les congés des hommes de la sureté et de la défense, nationales, et de relever le degré d'alerte d'un cran. Et consigne a été donnée à ces hommes de redoubler de vigilance et d'éveil. Leur président, le tant décrié Bouteflika, ne s'est nullement indigné du fait que les terroristes veulent lui gâcher son Aïd. Bouteflika ne s'est pas entêté à savourer la fête de l'Aïd par pic contre les terroristes, et n'a pas juré qu'il fêtera cet Aïd malgré les actes des terroristes. Bouteflika sait faire la part des choses, et à situation grave, réponse (en actes SVP) grave. Une bonne leçon à apprendre du côté de chez nous, où on semble avoir horreur que des groupes terroristes viennent perturber notre aïd ou nos élections. On en a tellement horreur, que ce ne seront pas deux militaires de plus de tués qui vont nous faire décréter un deuil, même pas d'une demi journée. D'ailleurs, et prenant exemple sur l'élite du pays, la plupart des médias ont fait semblant de ne pas être au courant, et ont continué de débiter chanson sur chanson, comme si de rien n'était et comme si ceux qui sont morts, sont morts ailleurs et pour les autres. D'ailleurs, qui va s'intéresser à un deuil national ? La majorité des citoyens sont déjà rentrés pour l'Aïd auprès des familles. Les honorables députés de l'ANC en tête, et en plaquant les travaux qui les attendent aux calendes grecs. La loi des finances et la loi anti-terroriste ? Çà pourra toujours attendre ! En attendant, rien ne devra venir perturber notre fête !