Dans la foulée ou en même temps que le grand meeting d'Ennahdha à Sfax, Nidaa Tounès et son président Béji Caied Essebsi se posait en chef de file de l'alternance en Tunisie. Comme une riposte à la démonstration de force du mouvement islamiste, Béji Caied Essebsi a choisi Kairouan, Ville historique et « épicentre de l'islam modéré » en Tunisie ». C'est ainsi que l'a qualifié Béji Caied Essebsi laissant entendre, en filigrane, que le scrutin du 26 octobre définira le modèle de l'islam que la Tunisie ralliera et par la même le fondement de son modèle social. Deux modèles sociaux aux antipodes l'un de l'autre se livrent la bataille et promettant un scrutin plus resserré que jamais. Le modèle « du progrès, du XXIème siècle » est le modèle que suggère le président de Nidaa Tounès en opposition au modèle d'Ennahdha. Si le chef de file d'Ennahdha ne se prétend pas moins modéré ou démocrate que les sociaux-démocrates eux mêmes, le président de Nidaa Tounès l'entend autrement. Tout en imputant la responsabilité de la prolifération du terrorisme et du déclin économique au laxisme et aux errements de la Troïka, le président de Nidaa Tounès Béji Caied Essebsi a mis en avant l'enjeu des échéances électorales et appelé les tunisiens à s'acquitter de leur devoir citoyen afin de « trancher entre deux conceptions de la vie ».