Le président d'Ennahdha a affirmé en substance qu'une victoire du président de Nidaa Tounès à l'élection présidentielle pourrait insidieusement conduire à une monopolisation des pouvoirs. Un candidat unique, consensuel!! Les qualificatifs se succèdent et ne ressemblent pas quoi que le fond n'y change guère. Après l'appel du pied du président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jâafer, le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, a réitéré, jeudi, son attachement à un président consensuel. La victoire de Nidaa Tounès aux législatives ouvre un boulevard à son président, Béji Caied Essebsi, dans sa course au palais de Carthage si bien que plusieurs partis politiques, dont la débâcle aux législatives entament sérieusement les chances de leurs candidats, montent au créneau pour faire pression en vue d'un retrait de candidature. S'exprimant, jeudi, au cours d'une conférence de presse, le chef de file du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a affirmé que leur position n'a pas dévié d'un iota sur un président consensuel. « Le pays vit encore une phase transitoire nécessitant un équilibre entre les pouvoirs » a avancé, Rached Ghannouchi, avertissant, en creux contre une monopolisation des pouvoirs et une mainmise sur les rouages de l'Etat. « Nous ne voulons pas pour nos adversaires ce que nous refusons pour nous-mêmes » a-t-il ajouté soulignant qu'Ennahdha n'a pas encore choisi le candidat qu'elle allait soutenir ni opposé son « veto » à une candidature précise. Entendez, tout reste plausible. Rached Ghannouchi a, par ailleurs, souligné que le bureaux exécutif d'Ennahdha examinera avec sérieux la proposition de Mustapha Ben Jâafer sur un candidat unique de la famille centriste et démocratique à l'élection présidentielle. Appelé à une lecture sur les résultats des législatives, le président d'Ennahdha a estimé que le peuple a envoyé un message clair à la classe politique sur son rejet du diktat de la pensée unique et de l'état parti. La révolution a chassé l'idée du chef suprême, a tancé Ghannouchi. Il a, par ailleurs, fait savoir que son mouvement continuera à jouer son rôle en faveur de la démocratie participative et de l'union nationale. Ennahdha a obtenu 69 sièges au parlement sur 217 prenant en étau le mouvement Nidaa Tounès astreint à nouer des alliances pour obtenir une majorité.